A Tours, comment mieux lutter contre la pollution ?

C’était au mois de février 2023, au cœur de l’hiver : une série de journées d’alertes lancées par l’association Lig’Air chargée de contrôler la qualité de l’air en Centre-Val de Loire. Elle prévenait d’une recrudescence de pollution, comme on en connait régulièrement à cette période mais aussi l’été, lors des fortes chaleurs. Ces pics sont problématiques pour les personnes avec difficultés respiratoires ou souffrant d’autres soucis de santé « mais on a des conséquences au moins aussi importantes avec le bruit de fond de la pollution tout au long de l’année que lors de ces périodes » commente l’adjoint au maire de Tours Christophe Boulanger, chargé du dossier pour la municipalité.

La pollution c’est 48 000 morts prématurées par an en France selon les chiffres officiels, « 1 900 en Centre-Val de Loire et un coût de 100 milliards d’€ par an pour la sécurité sociale » affirme l’élu qui évoque par ailleurs « une discrimination, car les populations les plus impactées sont les enfants et les classes sociales défavorisées. » Au milieu de trois autoroutes, et avec un certain tissu industriel comme agricole, Tours fait partie des secteurs à risques. La ville travaille donc avec la préfecture et une série d’autres acteurs depuis un an afin de proposer un plan pour améliorer la qualité de l’air. Les premières pistes de réflexion ont été présentées ce lundi 27 mars au conseil municipal.

L’objectif de la démarche est d’aboutir à l’adoption de premières mesures d’ici l’été, après une enquête publique pour recueillir l’avis de la population. Parmi les sujets : faut-il aider les foyers qui se chauffent au bois à investir dans des dispositifs fermés pour limiter la pollution ? Comment réduire les nuisances de l’A10 ? De quelle manière limiter la pollution sur les chantiers ?

La ville réfléchit également à installer de nouveaux capteurs de qualité de l’air, en complément de l’unique modèle présent aujourd’hui au niveau de la sortie Tours-Centre de l’autoroute. Des appareils qui seraient programmés selon les dernières normes de l’Organisation Mondiale de la Santé, plus strictes que celles actuellement imposées par les instances européennes. Une étude sera enfin menée pour évaluer à quel point l’aéroport de Tours contribue au niveau de pollution de l’agglo.

La contrainte de la ZFE à venir

Tout ceci s’inscrit également dans la réflexion globale autour de la ZFE (Zone à faible émission) qui s’impose au territoire de l’agglomération par le biais législatif. D’ici fin 2025 concrètement les véhicules les plus anciens (a minima les diesel d’avant 2011 et les véhicules essence d’avant 2006) seront exclus des ZFE.  Et les élus de Tours en sont conscients, « cela devrait pénaliser surtout les habitants qui n’ont pas les moyens de s’acheter des véhicules plus récents » reconnait Pierre Commandeur, élu centriste soutien du gouvernement pourtant, qui évoque une mesure antisociale doublée d’une usine à gaz.

« Il faudra que nous soyons vigilants à l’impact social » reconnait l’adjoint à la question Christophe Boulanger. L’élu d’opposition LR Olivier Lebreton souhaite même de son côté un vœu pour rejeter les ZFE.

L’un des points d’accord entre élus de la majorité et de l’opposition c’est qu’on ne peut pas mettre en place une ZFE sans y intégrer l’autoroute A 10 qui coupe l’agglomération en 2 et qui est la première zone émettrice de gaz à effets de serre et de micro-particules. Comme solution concrète, Christophe Bouchet, élu d’opposition et ancien maire, propose d’imposer un train de camions entre les péages de Sorigny et Monnaie sur l’A10 afin de limiter la pollution liée aux poids lourds par exemple.

Olivier Collet et Mathieu Giua

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