Faut-il des trains de voyageurs entre Tours et Châteauroux ?

La CGT de la SNCF est pour.

Tours-Châteauroux en transports en commun ? Au mieux 2h09 en train avec 12 minutes de correspondance à Vierzon (30€ en tarif plein) ou 2h30 en bus direct (à 12€). Il faut vraiment avoir du temps devant soi, grand besoin de rejoindre la capitale de l’Indre et pas de voiture à disposition pour s’embarquer dans un tel voyage. A la SNCF, la CGT reconnait que cet affichage n’a rien de très engageant, et suggère donc de rouvrir la portion de ligne qui existe entre Loches et Châteauroux pour y faire circuler des trains de voyageurs, des Rémi qui pourraient faire gagner du temps à tout le monde et moins polluer (pour peu que les rames ne fonctionnent pas au diesel).

Cette proposition, le syndicat la formule parmi d’autres. Ces derniers temps il s’est penché sur un document régional très technique : le SRADET, autrement dit le schéma d’aménagement territorial du Centre-Val de Loire. Il s’agit de directives qui régissent les grands projets dans les 6 départements de la région. Villes, agglomérations et conseils départementaux ont le devoir de s’y référer et de le respecter quand de grands projets sont engagés. Sa validité est de dix ans, et son entrée en vigueur est annoncée pour la fin de l’année.

« De grands objectifs, mais pas forcément de grands moyens »

Ce document, la CGT lui trouve des qualités comme l’envie de rouvrir une ligne de train entre Orléans et Châteauneuf-sur-Loire dans le Loiret (un projet pourtant stoppé il y a quelques mois). Mais elle veut aller beaucoup plus loin, en suggérant de faire circuler des trains sur un axe Vendôme-Blois-Romorantin dans le Loir-et-Cher ou remplacer l’allongement du périphérique tourangeau vers la route de Rouziers par une meilleure desserte de la gare de Tours depuis Fondettes, ou Monnaie, par exemple.

« On peut faire du transport urbain avec le train » plaide la syndicaliste Florence Dumont. Avec son collègue Rodolphe Badinier, elle se bat aussi pour favoriser le fret dans la région : « un train de fret supprimé, c’est 50 camions de plus sur la route. » Et dans ce domaine comme pour le transport de voyageurs, elle estime que la région manque d’ambitions : « il y a de grands objectifs, mais pas forcément de grands moyens. »

Une taxe pour financer de nouvelles lignes de train ?

La CGT s’inquiète ainsi d’une politique régionale et nationale qui manque de coordination pour faciliter l’usage du train, regrettant la disparition de postes de guichetiers (la situation serait très tendue à la gare de Tours) ou l’ouverture à la concurrence qui complexifie les démarches des voyageurs à la recherche du meilleur prix. Même les désaccords entre régions sont problématiques, avec des cartes de réduction acceptées sur une partie d’un trajet Tours-Dijon, mais pas jusqu’au terminus, et des prix du bus ponctuellement moins élevés qu’un train réputé moins polluant.

« L’éclatement du système ferroviaire va avoir pour conséquence de ne pas répondre aux besoins des populations » prédit Florence Dumont qui propose de créer une taxe régionale payée par les entreprises pour financer des infrastructures ou une tarification sociale des billets.

Olivier Collet

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