J’ai joué au blind tennis…

…et j’ai même réussi à rattraper la balle.

La petite balle jaune ne l’est plus vraiment. Ce samedi après-midi, le bruit des grelots résonne dans le gymnase des Minimes, à deux pas de la mairie de Tours. Un filet est planté au milieu de la salle. Deux adversaires se font face et s’échangent une grosse et bruyante balle en mousse noire à l’aide de petites raquettes. Ils jouent au blind tennis, le tennis adapté aux déficients visuels. Me voilà sur le terrain, face à une adversaire qui trouve très amusant de se confronter à un journaliste incapable de tenir une raquette et de prendre des photos comprométantes en même temps : l’élue Aurélie Ossadzow.

Comme moi, elle n’y voit pas très clair… Alors pour elle, le tennis classique avec sa balle ultra-rapide et qui rebondit dans tous les sens c’est une très mauvaise idée. Le ping-pong ou le badminton ce n’est pas non plus les meilleures options. Mais là, même si elle a encore bien du mal à rattraper des balles que j’envoie trop fort, trop haut ou du mauvais côté du filet, elle s’amuse et court. Ce bonheur de faire du sport malgré un handicap visuel est mis en avant par les deux importateurs du blind tennis en France, deux angevins : Guillaume et Lucas.

Bientôt du blind tennis aux JO ?

« Je suis un grand passionné de tennis et je vais tous les ans à Roland Garros » nous explique Lucas qui n’a découvert le pendant adapté de ce sport qu’à l’été 2014 : « j’ai tout de suite contacté le club anglais qui en faisait pour voir comment ça se passait. Et j’ai adoré. C’est un sport qui commence à faire le tour du monde : Japon, Chine, Brésil, Singapour… Mais personne n’y jouait encore en France alors je me suis procuré des balles et j’ai contacté tout plein d’associations pour leur proposer des animations ». Le club sportif de l’Association Valentin HaUy de Tours qui organise justement des sessions sportives pour mal et non voyants a fait partie des premiers à répondre oui à cette proposition : « On va le mettre en pratique après les vacances de février » annonce son président Philippe Frelon, « beaucoup de jeunes qui sont passés cet après-midi ont apprécié. Il faut juste qu’on arrive à obtenir un créneau d’utilisation du gymnase. Je pense aussi qu’on va s’en servir pour faire de la sensibilisation pendant les vacances auprès des jeunes de Léo Lagrange ».

Concrètement, les règles du tennis ont été légèrement modifiées : le terrain est plus petit et si les voyants n’ont droit qu’à un seul rebond de la balle avant de perdre le point, les malvoyants ont le droit à 2 rebonds, et même 3 pour les aveugles. Joueurs valides et handicapés peuvent également jouer en double. « Les matchs sont simplement raccourcis à un seul set pour qu’ils ne soient pas trop longs » explique Lucas, ravi de pouvoir enfin jouer au tennis et surtout courir ce qui n’est pas le cas avec d’autres sports adaptés comme le torball (le foot des malvoyants) ou la pétanque. Son rêve ce serait maintenant de créer une fédération dynamique et d’imposer ce sport dans les tournois de tennis classiques voire aux Jeux Paralympiques où s’est déjà invité le tennis pour sportifs en fauteuil roulant.

Olivier COLLET

Plus d’infos sur blindtennisfrance.com

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