Ca sent la rigueur : Tours doit économiser 12,4 millions d’euros en deux ans

En attendant l’esquisse du budget de Tours en janvier, rappel de la pression financière de la ville suite au conseil municipal d’octobre… L’audit financier est assez sévère pour les finances de la ville. La conséquence est claire : Tours va devoir appliquer une politique budgétaire très stricte et pendant longtemps. Les choix d’économies s’annoncent cornéliens.

Annoncé à la prise de fonction de la nouvelle majorité municipale Tourangelle de Serge Babary, l’audit des finances de la ville a été présenté ce lundi soir devant les élus en conseil municipal, « un effort de transparence » selon la majorité puisque les conclusions du cabinet seront accessibles à tous via le site Internet de la ville.

Le chiffre le plus important à retenir de cette soirée est le suivant : 12,4 millions d’euros. Cette somme correspond à ce que la ville de Tours doit économiser d’ici deux ans pour éviter la catastrophe financière qui lui pend au nez selon les experts. « Il faut retrouver de l’argent frais, de la fiabilité financière et une capacité de désendettement de 15 ans » a noté le rapporteur qui prévient les élus : « réduire les investissements actuellement de 28 millions d’euros par an ne serait pas la solution car les problèmes viennent surtout des dépenses de fonctionnement. 12,4 millions d’euros ça représenterait 17% de hausses d’impôts ou la suppression de la totalité des subventions allouées au privé, il y a donc un effort à faire sur plusieurs leviers d’action à la fois ». « On est écartelés aux quatre membres » a résumé Thibaut Coulon lors du débat qui a suivi la présentation. Actuellement, la dette de la municipalité est évaluée à 1698€ par habitant, la situation, fragile, s’étant détériorée en 2013.

La majorité s’engage à présenter un budget à l’équilibre

Ce bilan des comptes Tourangeaux a bien sûr donné lieu à de vifs échanges entre les différents groupes d’élus, Serge Babary ouvrant les hostilités et qualifiant la situation de sa ville de « calamiteuse ». « On ne va pas baisser les bras et nous travaillerons dès ce mardi à la préparation d’un budget en équilibre », une mission « très difficile » selon le cabinet qui a rendu l’audit : « certaines villes arrivent doucement à faire payer leurs efforts mais c’est très difficile ». En clair : il ne va pas seulement falloir que Tours se serre la ceinture pendant deux ans mais la rigueur municipale devra s’appliquer encore plus longtemps. « Le challenge que nous avons à relever est comparable à celui d’une entreprise en situation de faillite » a estimé Serge Babary.

Comment les élus vont-ils s’y prendre alors que « 66% de nos dépenses sont incompressibles » selon le maire ? Peu de pistes ont été évoquées lors de la réunion si ce n’est un objectif : faire augmenter la population de Tours, rendre la ville plus attractive  afin que les dotations de l’Etat ne baissent pas et que les recettes fiscales augmentent (car s’il y a plus de Tourangeaux, il y a plus de foyers qui payent des impôts locaux et le tout permet d’éviter une hausse de la fiscalité qui semble faire très peur aux élus vu le contexte national actuel).

L’opposition rappelle ses efforts sur la dette

Selon les conclusions de l’audit financier, les problèmes d’argent de la ville de Tours ne datent pas d’hier, ce qui n’est un scoop pour personne. L’opposition municipale menée par Jean-Patrick Gille n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler ses efforts pour la réduction de la dette passée de 284 millions d’euros en 1995 à 231,3 millions aujourd’hui. « Je veux lancer un message d’espoir à la majorité : nous avons réussi à inverser les choses et nous n’avons augmenté les impôts qu’une seule fois en 2009 » a noté l’élu socialiste « vous auriez mieux fait d’être courageux et de les augmenter quand Lionel Jospin était premier ministre et que la France avait 3% de croissance » a répondu la majorité plus tard.

Le nom de Jean Royer est également souvent revenu dans les débats, souvent pour l’accuser d’être responsable de cette dette. « C’est trop facile d’oublier qu’en 1995 Tours était la 2ème ville la plus endettée de France » a voulu rappeler Pierre Commandeur du Modem. La parole est à la défense : « il faut se souvenir d’où a été l’argent : il a servi à reconstruire la ville avec de grands chantiers » a souligné Thibaut Coulon, adjoint au développement économique. « Nous ne nous résignons pas, nous continuerons à prendre des initiatives, à soutenir des projets » a poursuivi l’élu qui estime qu’il faudra « beaucoup de courage » pour présenter ce fameux budget en équilibre. « Je propose de lancer une souscription ou de jouer à l’euromillions pour le compte de la ville » a lancé Xavier Dateux dans un moment d’ironie. Ce serait évidemment trop simple. Comprenez que les désaccords cristallisés ce soir risquent de prendre de l’ampleur dès la prochaine réunion quand les équipes de Serge Babary présenteront leurs projets, lorsque le nouveau maire Tourangeau montrera vraiment de quoi il a envie et de quoi il est capable.

Olivier COLLET

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