Une affaire de harcèlement moral au cœur de la mairie de St-Pierre-des-Corps

C’est une lettre de 4 pages qui fait l’effet d’une bombe. Ce mardi 17 septembre, l’ancienne directrice de cabinet du maire de St-Pierre-des-Corps révèle ce qui a entraîné son départ précipité cet été, après deux ans en poste dans cette commune de 15 000 habitants, l’une des plus grandes du département.

Ce courrier est adressé à la préfecture, à plusieurs élus et aux médias. Il vise en particulier deux personnalités politique de la ville : l’actuel premier adjoint Olivier Conte et l’adjointe au maire Eloïse Drapeau, par ailleurs conseillère départementale du canton de St-Pierre-des-Corps et Saint-Avertin.

Dans son texte, Stéfanie Piot dénonce ce qu’elle qualifie de « machination » à savoir des faits de harcèlement moral qu’elle aurait subi dans le cadre de ses fonctions de directrice de cabinet, l’un des postes les plus importants dans une municipalité (en gros, c’était le bras droit du maire au quotidien).

Stéfanie Piot écrit :

« Au fil des mois, mes conditions de travail se sont fortement dégradées : entraves systématiques à mes fonctions de conseil et à toute communication avec les Directeurs de services et tout administré, exclusion de l’établissement de l’ordre du jour du Bureau municipal et des commissions, obstruction du courrier, barrage des réunions demandées par le maire, propos méprisants et dénigrants. »

Placée en arrêt maladie avant l’été, l’accusatrice explique avoir dû faire preuve « de ténacité et d’agilité pour tenir » le plus longtemps possible. Elle cite par exemple des propos d’Eloïse Drapeau qui aurait refusé l’idée d’une sortie à la fête foraine en sa présence « sauf si c’est pour la mettre dans les cases du tir à la carabine ».

Malgré des soutiens en interne, Stéfanie Piot déplore le manque de réactions aux faits dénoncés. Elle avait ainsi déposé une main courante dès le 31 janvier. L’Association des Maires était également au courant, ayant dû se prononcer « à plusieurs reprises » sur les obstructions dénoncées par l’ancienne directrice de cabinet du maire.

Justement, le maire. Elu en 2020, Emmanuel François s’apprête à quitter officiellement son poste ce mercredi 18 septembre. Classé à droite, celui qui a mis fin à 100 ans de pouvoir communiste à St-Pierre-des-Corps a démissionné en cette rentrée évoquant le départ de Stéfanie Piot comme une cause de sa baisse de motivation (en plus des attaques et violences dont il a fait l’objet).

Dans le courrier que nous avons pu lire, son ancienne collaboratrice ne l’épargne pas :

« Fuyant ses responsabilités, le maire, Monsieur FRANCOIS, a préféré l’immobilisme, me demandant de fermer les yeux sur les agissements malveillants de ses premiers adjoints, par crainte de leur démission. »

La date de publication de cette lettre ouverte n’est pas choisie au hasard puisqu’on la découvre à la veille d’un conseil municipal extraordinaire à Saint-Pierre-des-Corps. La réunion doit permettre d’élire le remplaçant d’Emmanuel François et c’est… Olivier Conte qui est pressenti pour reprendre le flambeau, avec Eloïse Drapeau comme première adjointe.

Sollicitée, l’opposition qui s’est dite stupéfaite par cette nouvelle. Également contacté, le maire démissionnaire Emmanuel François ne nous a pas répondu. La municipalité a, elle, communiqué dans la soirée évoquant des accusations « infondées » et insistant sur le fait qu’il n’y avait pour l’instant aucune plainte judiciaire. Elle précise par ailleurs que la reprise des négociations sur les conditions de départ de Stéfanie Piot est engagée depuis le 13 septembre.

Olivier Collet avec Mathieu Giua

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