Bien que l’hébergement d’urgence soit une mission gérée par l’Etat, de plus en plus de collectivités locales se saisissent de la question ces dernières années, face à l’augmentation des besoins. C’est le cas de la ville de Tours qui chaque hiver ouvre notamment des gymnases comme Racault à Tours Ouest, ou encore l’ancien CTRO (Centre Technique Régional Omnisport) sur le site du complexe de la Vallée du Cher pour palier aux besoins.
La ville de Tours a également mis en place depuis 3 ans, « La Maison » ; un site pour lutter contre le « grand sans-abrisme » rue Edouard Vaillant.
« Pour autant, si les dispositifs mis en place apportent une réponse temporaire pour pallier, en partie, l’urgence, elles restent insuffisantes face au besoin. On ne peut pas rester insensibles à la situation d’habitants contraints de vivre à la rue, surtout que ça touche des enfants scolarisés à Tours » explique Cathy Savourey, adjointe à l’urbanisme.
C’est pourquoi la majorité du maire Emmanuel Denis a décidé de faire passer une délibération en conseil municipal ce lundi 06 octobre 2025, pour que la commune négocie avec Tours Métropole Habitat, un bâtiment situé 33 rue de la Loire, dans le quartier Paul Bert. Cet édifice nommé « Foyer Beausite », comporte une surface d’environ 1500 m², inoccupé depuis 4 ans.
Le projet prévoit que l’immeuble soit pris à bail par la Ville pour une durée de 12 ans, en contrepartie d’un loyer de 30 000€ annuels. Une option d’achat est mis dans la convention à date de fin du bail. Des travaux d’un montant de 1,4 million d’euros (financés à égalité par la ville de Tours et Tours Métropole) sont également prévus pour remettre les locaux aux normes nécessaires. Au total, le lieu devrait accueillir 90 places d’hébergement.
« La Ville souhaite s’engager sur des réponses plus durables et structurées permettant de fournir un accompagnement plus opérant, notamment pour les familles dont les enfants sont scolarisés sur la Ville de Tours. Ainsi, elle a travaillé à l’ouverture d’un nouveau centre d’hébergement proposant des places dites « stabilisées » via un conventionnement avec une association qui en aura la gestion ».
Ce site prévoit également l’installation de la Maison de l’Hospitalité (avec accueil et orientation, bagagerie, douches, …,) un temps annoncée sur l’ilot Vinci puis au sein du projet de réhabilitation de la Clinique Saint-Gatien. Un changement de site qui a interpellé l’élu centriste d’opposition Benoist Pierre, qui a profité de l’occasion pour faire le lien avec la « Maison Internationale Populaire », nom du squat installé sur le site des casernes Beaumont au mois d’avril dernier, « où les normes minimales de santé n’étaient pas respectées » et « pour laquelle vous avez demandé une mesure d’expulsion en août, tout en anticipant leur arrivée sur ce site ». L’élu comme sa collègue Cécile Chevillard s’est inquiété également de l’impact sur le voisinage « qui n’a eu qu’une information sans concertation ».
A l’inverse Bertrand Rouzier, élu écologiste d’opposition, a exhorté la majorité municipale à affirmer haut et fort que ce site sera bel et bien celui de « La Maison de l’Hospitalité » annoncée dès la campagne de 2020.
Photo : image d’archive, centre d’hébergement d’urgence du CTRO
