Ils étaient plus d’une vingtaine à se mobiliser ce mercredi 1er octobre devant le tribunal judiciaire de Tours, place Jean Jaurès.
Les membres de l’association Utopia 56 et du Collectif Jeunes de Tours, réunissant des mineurs et des jeunes majeurs en cours de demande de régularisation (dont on a déjà parlé sur 37 degrés) se sont donnés rendez-vous pour mettre en lumière une détérioration “radicale” des pratiques des juges des enfants en Indre-et-Loire.
Plus précisément, il est question ici des pratiques et décisions de justice dans les dossiers de reconnaissance de minorité des mineurs isolés arrivant en France.
Selon Utopia 56, depuis un an et demi, seul un jeune a été reconnu mineur sur les 24 saisines du juge des enfants, qualifiant ainsi la Touraine comme étant “le pire département” de France pour la reconnaissance de minorité. Une observation qui peut s’entendre étant donné que la moyenne nationale gravite aujourd’hui autour de 60 % selon une enquête de la Coordination Nationale Jeunes Exilé.e.s en Danger.


Un blocage qui nuit aux mineurs isolés
Aujourd’hui, à Tours, un recours pour une reconnaissance de minorité (consistant à une évaluation administrative par le Conseil départemental) durerait entre 7 mois et 1 an et demi. Un délai jugé beaucoup trop long quand on sait que, pendant ce temps, le jeune ne peut pas avoir accès à ses droits en tant que mineurs isolés comme par exemple bénéficier d’un hébergement ou d’aides à la scolarité.
“Nous, Utopia 56, on peut pallier ça, explique Marine Faudet, coordinatrice de l’association, mais on ne peut pas le faire éternellement. On a des situations de jeunes qui ont lancé un recours il y a 2 ans qui n’ont jamais eu de réponse écrite définitive du juge des enfants et qui ont été majeurs avant même d’avoir pu accéder à leurs droits. C’est pour cela que l’on appelle à la présomption de minorité, c’est-à-dire que les jeunes soient protégés tout le temps de leur recours avant de voir un juge des enfants.”
Face à cela, les associations lancent un appel au dialogue avec les institutions judiciaires et demandent notamment à rencontrer Catherine Sorita-Minard, Procureure de la République, ainsi que Catherine Bruère, présidente du Tribunal de Tours, pour tenter de comprendre les raisons de cette situation.
Audrey Lecomte