En ce mois de rentrée, la Chambre du Commerce et de l’Industrie (CCI) a organisé ce mardi 23 septembre, une conférence de presse dans ses nouveaux locaux allée Pina Bausch à Tours pour dresser le bilan 2025 de l’industrie tourangelle.
Parmi les sujets abordés, la question de la compétitivité internationale féroce notamment de la part des pays émergents. En effet, de nombreuses normes, liées par exemple à l’écologie ou aux coûts salariaux, sont aujourd’hui imposées au marché européen. Des normes inexistantes dans d’autres pays comme la Chine, leur permettant ainsi de proposer des produits aux prix beaucoup plus attractifs et donc de bénéficier d’un pouvoir d’exportation très compétitif.
C’est donc face à cette situation que les entreprises européennes dénoncent aujourd’hui une concurrence déloyale.
Surtout que, depuis les politiques fortes lancées par le président américain Donald Trump sur les droits de douane sur les produits importés aux Etats-Unis, le marché européen est devenu la grande cible stratégique de l’industrie asiatique.
Parmi les secteurs les plus touchés par ce contexte économique tendu : l’industrie automobile. Les raisons sont multiples : transition vers l’électrique, interdiction des véhicules thermiques d’ici 2035.. Bref rien de bon qui annoncerait une économie prospère pour ces entreprises. Eric Beghini, directeur du groupe international dans le domaine de l’automobile SKF (dont la filiale française est principalement implantée à Saint-Cyr-sur-Loire) explique :
“Les industriels en général investissent moins ou alors ils attendent avant d’investir. Clairement, les marchés industriels sont en baisse depuis un certain nombre de mois et cette baisse continue. Donc, il faut qu’on se batte pour trouver des activités du futur et on continue d’investir sur notre site et on s’adapte à la conjoncture. Cependant, cela représente une baisse entre 5 et 10 % de notre chiffre à faire au niveau de l’usine.”
Face à ce constat, Philippe Roussy, président de la CCI Touraine, lance un appel “au patriotisme économique des consommateurs” pour privilégier l’achat de produits français ou européens dans l’objectif de sauvegarder les emplois industriels locaux. Siégeant également au bureau de la CCI France, il indique que la concurrence déloyale est aujourd’hui un sujet “dont on va certainement parler” à l’échelle nationale, sans donner plus de détails.
Un contexte moins tendu pour le secteur pharmaceutique
Avec le vieillissement de la population et l’accès de plus en plus facile aux médicaments, les entreprises comme le développeur et fabricant de médicaments en sous-traitance Delpharm (implanté à Chambray-lès-Tours) se félicitent d’un marché en pleine croissance.
Résultat aussi d’une industrie beaucoup plus régulée avec des réglementations de fabrication s’appliquant à tous les produits entrant en Europe, équilibrant ainsi davantage la concurrence.
Cependant, les entreprises françaises gardent à l’esprit leur objectif de productivité face à la hausse des prix afin de garantir une indépendance sanitaire.
Investir pour vivre
Face aux difficultés économiques, les entreprises assurent investir régulièrement pour maintenir un outil industriel de pointe et garantir une productivité efficace.
A titre d’exemple, la société WEFOLD (fabricant de solutions d’emballages en papier carton) a annoncé le projet d’investissement de plus de 20 millions d’euros pour ses locaux à Saint-Pierre-des-Corps, dont près de la moitié seront consacrés dans l’achat de nouvelles machines.
Des investissements également réalisés dans le processus de recrutement qui, selon les entreprises, reste difficile pour les métiers de production et de gestion d’entreprise.
Audrey Lecomte
