Est-il possible de sauver des classes menacées de fermetures, et si oui combien ? C’est ce que se demandent syndicats enseignants, parents d’élèves et partis de gauche en ce moment.
La carte scolaire des écoles d’Indre-et-Loire est en finalisation pour la rentrée 2025. Pour l’instant, elle prévoit une cinquantaine de fermetures de classes dans le département pour seulement une vingtaine d’ouvertures. Cela ferait donc environ trente classes perdues. L’Inspection d’Académie justifie ces postes en moins par la baisse du nombre d’élèves ou le renfort des équipes de remplacement mais les communes qui s’apprêtent à voir leurs écoles moins dotées s’inquiètent d’une hausse du nombre moyen d’élèves par classe ou de détériorations des conditions d’apprentissage.
« Dans un pays où les inégalités scolaires persistent, cette politique va accentuer les fractures entre les élèves et renforcer les difficultés de celles et ceux qui sont déjà le plus en fragilité » écrit par exemple le Parti Socialiste d’Indre-et-Loire, dirigé par l’adjoint au maire de Tours chargé de l’Education Franck Gagnaire (un élu dont la commune est particulièrement concernée par le phénomène avec pas moins de 12 fermetures annoncées).
Ainsi, après l’école Paul Fort de Tours-Nord lundi 24 et vendredi 28 février, c’est l’école Musset-Vigny qui se mobilise ce lundi 3 mars aux Rives du Cher et ce pour s’opposer « à cette décision brutale qui émane de services qui ne connaissent visiblement pas la gravité de la situation » selon les parents d’élèves qui ont contacté Info Tours, craignant notamment des conséquences sur l’unité dédiée aux enfants autistes qui accueille aujourd’hui 7 élèves.

Les familles redoutent également qu’une fermeture de classe réduise la disponibilité du directeur pour ses tâches administratives, et fragilisent encore les enfants en cas de problèmes de remplacements (un poste vacant n’est remplacé que le matin pour l’instant). « L’équipe s’est adaptée pour accueillir autant que possible les élèves en les répartissant dans d’autres classes l’après-midi (…). De ce fait, l’école a dû refuser l’accueil de quatre inscriptions en un mois pour ne pas surcharger les classes » poursuit le communiqué.
Pour protester contre cette situation, un blocage de l’établissement est programmé ce lundi matin dès 8h15, avant une participation à la manifestation départementale de mardi, dès 13h30, devant les locaux de la direction départementale de l’Education Nationale (25 Rue de la Milletière à Tours).
Ce dimanche, il y avait également une mobilisation pour sauver une classe à l’école Rabelais, à Tours-Ouest. « Si on comptabilise les inscriptions pour la rentrée scolaire 2025, l’effectif sera de 251 élèves, soit une moyenne de 25 enfants par classe. Cependant, cet effectif ne tient pas compte de l’inscription d’autres élèves d’ici la rentrée et de la livraison d’un nombre très important de logements neufs dans la nouvelle zone casernes Beaumont – Chauveau d’ici octobre » pointent les parents d’élèves.
Des revendications également soutenues par la section tourangelle de La France Insoumise qui rappelle que 36 communes tourangelles sur 272 s’apprêtent à subir d’éventuelles fermetures de classes et qui estime que « loin d’investir dans l’avenir de nos enfants, le gouvernement sacrifie l’école sur l’autel de l’austérité ! »
L’Inspection d’Académie aura l’occasion de répondre lors de la présentation de son projet ce mardi, sachant qu’en général, chaque année, des fermetures annoncées sont annulées, y compris parfois en septembre à la fin des vacances scolaires en raison d’effectifs plus élevés que prévu.
Olivier Collet