Il y a toujours une bijouterie au 80 Rue Colbert mais elle a totalement changé de style. Les grandes armoires ont laissé place à des présentoirs sobres. La cheminée en tuffeau a été poncée pour la mettre en valeur et le vieux lino a disparu pour laisser apparaître le carrelage d’origine. Le faux plafond a également été retiré afin de remettre les poutres en avant. Il reste des imperfections, mais peu importe : Kevin Tertrain et Emmanuel Benfenati se sentent bien dans ce local qu’ils ont investi en apprenant qu’un de leurs amis cessait son activité.
Si l’adresse reste une bijouterie, le concept a nettement évolué. Ici, on trouvera exclusivement des collections pensées en priorité pour les hommes. Certains modèles sont mixtes mais globalement c’est bien à la gent masculine que s’adresse le catalogue de L’Atelier Colbert.
« Hormis des corners aux Galeries Lafayette ou au Printemps c’est compliqué de trouver des bijoux quand on est un homme, alors même que les choses changent socialement. Ils sont de plus en plus à en porter, et pas seulement les moins de 20 ans » nous expliquent les deux entrepreneurs. Sous une belle fresque street art réalisée par le Tourangeau NicoDeuxMètres on trouve une demi-douzaine de marques : « On pousse les petits fournisseurs, essentiellement français » soulignent Emmanuel et Kevin (même si tout n’est pas fabriqué en France, avec par exemple des bijoux en argent venus d’Indonésie et créés par Jalan Jalan).
A L’Atelier Colbert, une partie de la sélection sera permanente et le reste évoluera au fil des saisons, façon concept store. Le style restera, lui, immuable : « Moderne, chic. Classique mais classe » indique le couple. Il y a donc de très beaux bracelets en argent, des bagues, des chaînes, des boucles d’oreille… Le ticket d’entrée débute à 30€ pour les premiers bracelets tressés, jusqu’à plusieurs centaines d’euros pour les modèles les plus onéreux. La clientèle visée en priorité : les hommes qui viennent eux-mêmes s’acheter leurs bijoux.
A noter : le magasin propose également un service de changement de pile pour les montres + vente de bracelets. Il prévoit ponctuellement des nocturnes pour capter le public qui sort au bar ou au restaurant dans le quartier.
Olivier Collet
