La polémique est relancée.
[Face à face] c’est une rubrique d’Info Tours où l’on vous donne les différents points de vue sur un thème brûlant de l’actualité locale.
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Une étude commandée par Tours Métropole sur l’impact des travaux de la deuxième ligne de tramway sur les arbres des boulevards Heurteloup et Béranger, relance la polémique. L’élu écologiste Emmanuel Denis, favorable à ce tracé, a demandé plus de transparence et de communication sur ce sujet lors du Conseil Métropolitain ce lundi soir, afin « de dissiper tous les doutes ».
Cette étude était passée inaperçue jusque-là, bien que remontant à février 2018. Elle inquiète pourtant les opposants au tracé de la deuxième ligne de tramway boulevard Béranger, à commencer par Richard Moreau, un commerçant de la rue Giraudeau qui s’était activement mobilisé pour un passage du tramway par le boulevard Royer en 2018. Ce dernier est d’ailleurs à l’origine du retour de la polémique. Il explique notamment avoir demandé l’étude à la Métropole sans succès et réussi à la récupérer auprès de la Commission d’accès aux documents administratifs.
Du côté de La Métropole, Philippe Briand s’est engagé ce lundi soir à plus de transparence, expliquant que cette étude avait été commandée pour voir la distance nécessaire des travaux par rapport aux arbres afin de ne pas abimer les racines.
Que dit l’étude ?
Suffisant néanmoins pour que Richard Moreau mais aussi l’association L’Aquavit (qui publie l’étude sur son site internet) voient dans ce document et le manque de clarté de la Métropole les preuves d’un massacre d’arbres à venir. Vrai ou faux ? Si le rapport émet bien des contre-indications suite aux études de terrain faites, les affirmations des opposants à ce tracé restent néanmoins partielles.
En effet, l’étude pointe différents niveaux d’impact selon le boulevard (Béranger ou Heurteloup) et le côté du terre-plein (nord ou sud).
Concernant le boulevard Heurteloup, elle déconseille fortement des travaux côté nord, qui impacteraient les arbres les plus anciens. En revanche côté sud, si le rapport d’expertise émet des contre-indications, il est expliqué qu’à 3 mètres des arbres, des travaux seraient envisageables :
« Un positionnement à 2 m du tronc revient à supprimer 50% des sols utiles de la plate-bande. Si la disparition du rang externe peut compenser en partie cette contrainte par la baisse des concurrences aériennes, il nous semble ici raisonnable de placer une limite à 3 m des troncs pour conserver un cubage disponible de l’ordre de 75 % par rapport aux volumes actuellement exploités par les arbres. Cette réduction “raisonnée” nous semble a priori suffisante pour prévenir d’un effet de stress sur les plantations après travaux. »
Du côté du boulevard Béranger, il est expliqué que :
« Les sondages ont mis en évidence des situations contraignantes vis à vis des terrassements dans 40% des situations.Nous considérons qu’il est impératif de pondérer les entailles des bandes latérales aux terre-pleins afin de limiter au mieux les sections inévitables de grosses racines s’y déployant. Cette problématique constitue à nos yeux le point de restriction principal vis à vis des futurs travaux. »
Dans ce secteur, il est ainsi précisé en recommandations qu’il faudra une attention particulière et continue mais que :
« Compte tenu des variations des implantations et des diamètres des troncs le long des alignements, nous recommandons préventivement (et dans la mesure du possible) de mettre en oeuvre les fouilles à 3 m de la bordure du terre-plein, seul repère fixe le long des plantations. Ce principe permet a priori d’exclure la plus grande partie des impacts potentiels importants détectés lors des sondages, en limitant les destructions racinaires aux seuls sujets qui présentent des axes traversants en direction de la chaussée. »
Mathieu Giua