L’association Courteline doit faire face à un plan de sauvegarde de l’emploi

Une conséquence de la perte des activités liées aux TAP.

 En septembre 2016, Jean Chausson était un directeur heureux. L’association Courteline qu’il dirige depuis 2002 et sa création sur les cendres encore chaudes des foyers Acces, célébrait alors son 200e emploi créé. Une véritable satisfaction alors pour le directeur qui avait fait de l’emploi une priorité de sa structure avec en prime une grande partie des salariés en CDI.

Pourtant presque deux ans plus tard, c’est une toute autre ambiance que l’on retrouve au sein de l’association. Le retour de la semaine scolaire à 4 jours à Tours en septembre prochain et la perte d’activité liée, à savoir l’animation des fameux TAP, la contraint en effet à procéder à des licenciements collectifs et à mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

Entre 27 et 122 emplois menacés

Ce vendredi matin, le directeur a convié les salariés de l’association pour une réunion collective expliquant la démarche. Face aux 80 personnes de l’assemblée, ce dernier et son adjoint, Romain Ménage, ont ainsi détaillé le calendrier et le cadre du PSE. Un plan de sauvegarde qui impliquera la perte d’un nombre d’emplois conséquents, entre 27 et 122 sur les 246 que compte l’association. Une fourchette large qui s’affinera dans les prochaines semaines une fois que les employés auront été entendus sur leur acceptation ou non à baisser leur volume horaire de travail.

« Si tout le monde accepte de baisser son volume horaire, il y aura 27 licenciements, si personne ne l’accepte il y en aura 122 » a ainsi expliqué la direction. Pour Jean Chausson, l’enjeu est avant tout le maintien d’un maximum d’emplois : « Nous souhaitons limiter un maximum de licenciements et organiser du au mieux les reclassements » a-t-il expliqué, tout en regrettant la situation actuelle : « En France, le retour de la semaine à 4 jours et l’arrêt des TAP va entraîner entre 20 000 et 25 000 emplois en moins selon les estimations des professionnels socio-éducatifs ». Les salariés de Courteline devraient être fixés sur leur sort avant fin juin.

La perte de Mirabeau comme double peine

Une première mauvaise nouvelle suivie d’une seconde ces derniers jours pour l’association Courteline puisque cette dernière a perdu la gestion des accueils périscolaires et extra-scolaires dans le quartier Mirabeau, dans le cadre d’un renouvellement du marché par appel d’offres. Une perte de ce secteur qu’elle gérait depuis 2008 en parrallèle des secteurs Courteline-Halles (son secteur historique) et du Sanitas.

Une perte au profit d’une structure parisienne Telligo, qui a des activités partout en France et dont le projet présenté s’est révélé beaucoup moins onéreux. Un signe de la concurrence de plus en plus féroce dans le domaine de l’animation, avec un peu partout des sociétés spécialisées et « hors-zones » qui viennent concurrencer des acteurs du territoire historiques.

Un changement de gestion qui va impacter 49 salariés de Courteline qui étaient en poste sur le secteur Mirabeau. Des salariés que le nouvel opérateur a normalement l’obligation de reprendre, au moins en partie, mais la perte du lot pour Courteline entraîne un noeud dans l’organisation générale de l’association : « Toute notre organisation était basée sur les trois secteurs, il faut tout revoir. Par exemple, certains salaires étaient répartis sur les trois marchés, avec la perte de Mirabeau, il faut que l’on s’interroge sur comment on compense leur financement ». « Le PSE ne concerne pas Mirabeau, mais là c’est un peu la double peine » raconte avec un peu d’amertume Jean Chausson.

Quant aux salariés, certains s’inquiètent d’ores et déjà des conditions de reprise par le nouvel opérateur qui ne jouit pas d’une excellente réputation dans le milieu. « Ils sont là pour faire de l’argent avec une logique de rentabilité et ils ne portent pas un projet de territoire comme une association de quartier peut le faire. Je pense qu’on va perdre au change » explique ainsi un animateur inquiet pour la suite. Des propos qui rejoignent ceux de l’élu écologiste Emmanuel Denis ce jeudi en Conseil Municipal de Tours. Ce dernier s’était également inquiété du choix de ce nouvel opérateur et de ses conséquences sur la santé de l’association Courteline.

 Mathieu Giua

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