L’équipe de bénévoles a réussi à organiser un concert de soutien à la dernière minute.
Forcément, le concert de soutien au festival La Chaudière organisé ce samedi soir sur la piste Nascar du parc des expositions de Tours avait un goût étrange. Un goût d’inachevé. Mais comment aurait-il pu en être autrement alors que l’événement a été monté à la hâte en moins de 24h ? Qu’il a fallu déplacer une scène, 3 bars et d’imposantes oeuvres d’art de la Rue des Magasins Généraux de St-Pierre-des-Corps au parking de Rochepinard en quelques heures, assurer la communication de crise (remboursements, questions…), gérer le passage d’une commission de sécurité pointilleuse, organiser un line-up d’artistes pour la soirée… Même avec 180 bénévoles et des renforts spontanés, tout ne pouvait pas être aussi lêché que ce que l’association La Chaudière avait imaginé depuis des mois. Ca n’a pas empêché 1 500 personnes de venir selon les chiffres communiqués par l’organisation.
Clairement, il y avait de l’idée dans ce que l’on a vu. Une jolie déco, l’art en vedette, et l’ambiance bon enfant malgré le froid. Soupe à l’oignon, huîtres et boeuf-carottes côtoyaient bières, vins de Loire et jus de pomme bio avec des barmans terriblement efficaces. Sur scène, les artistes étaient heureux. Ils avaient le sentiment de participer à un moment de résistance culturelle : malgré les vents contraires, il y a toujours une solution. Pour La Chaudière, celle-ci est venue de Tours Evénements qui a prêté son terrain pour la soirée, même s’il n’est pas vraiment adapté aux événements noctunres (ça se sentait par un manque de luminosité).
Dans les rangs des organisateurs, il y avait un mélange de déception, de fatigue et de joie. Déçus forcément d’avoir dû annuler les prestations des compagnies d’art de rue et de cirque pour se concentrer sur la musique. Fatigués par toutes ces émotions mais heureux d’avoir tout de même un bon noyau de Tourangeaux prêts à venir faire la fête en plein air pour le dernier soir de l’hiver, avec bonnets, capuches, gants et écharpes.
« C’est un moment fort d’union et de partage » expliquait Lucie, la programmatrice : « on ne va pas baisser les bras, on va rebondir, La Chaudière ne peut pas s’arrêter là » poursuit la jeune femme qui espère une suite à l’aventure, cette fois avec une préparation sans accrocs. Le temps d’apprendre de ses erreurs, faire en sorte que ce week-end reste comme un galop d’essai, le début d’une aventure. Oui, on pourrait bien entendre de nouveau parler de La Chaudière sous peu et ce sera tant mieux car leur énergie et leur spontanéité font du bien. Des soirées de soutien devraient notamment être organisées pour récolter des fonds afin de soutenir l’association de bénévoles qui avait totalement autofinancé le week-end. Une cagnotte a également été ouverte sur le net. Plus de 1 500€ ont déjà été offerts.
Olivier COLLET
