A l’initiative de la marche blanche du 11 janvier à Tours en hommage aux victimes des attentats parisiens de janvier, il revient sur cette journée particulière et ses suites…
L’année s’achève et elle fut forte en actualités, en Touraine comme à l’échelle de la France et du monde. Pour changer des rétrospectives habituelles, Info-Tours.fr donne la parole aux témoins tourangeaux de l’information. Qu’ils soient issus du monde de la politique, de la culture ou de l’économie, ce sont des personnes que nous avons croisées sur notre chemin à un moment ou à un autre : lors d’un portrait, d’une manifestation ou d’un spectacle. Nous leur avons laissé une liberté totale dans le choix du sujet et de la forme à donner à leur texte. Cette série est l’occasion de voir ce qu’ils retiendront de 2015…
Alex Guerrier est l’homme qui a lancé l’idée d’une grande marche blanche en hommage aux victimes des attentats de janvier à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hyper Cacher. Un rassemblement apolitique qui a rassemblé 35 000 personnes à Tours, inédit depuis la Libération.
« Ce sera l’année de mon réveil. Réveil de conscience lorsqu’en janvier on assassine une des choses qui représente mon père, décédé six mois plus tôt. C’est donc assez naturellement que je.me suis levé.
Mon réveil a été assez compliqué, car on n’a pas idée du nombre de gens stupides, ou plutôt troll, qui hantent les réseaux sociaux et ne vous donnent qu’une envie : tout abandonner et laisser tout le monde se débrouiller. Découvrir aussi le dark side (côté obscur, ndlr) de la petite politique locale, même lors d’un événement comme la marche blanche, prêts à donner des coups de coude pour être sur une photo ou devant une caméra. Découvrir que la reconnaissance est plus qu’éphémère et que les soutiens reçus ne sont que momentanés et orientés pour la « gloire ».
Oui il y a eu de beaux moments mais je tenais aussi à exprimer l’autre côté, celui moins connu, celui des bassesses et de la médiocrité. Pour la suite mon année a été chaotique, je n’ai rien retiré de cet événement, il m’a fallu attendre fin octobre pour voir ma situation s’améliorer, après Decathlon qui profite de jeunes comme moi, ou du travail précaire à l’hôtel.
Maintenant auto-entrepreneur, je donne des cours de cinéma aux élèves des écoles primaires de Saint-Cyr-sur-Loire et réalise des films institutionnels ou non pour les particuliers et professionnels. Les événements récents ont relancé mon engouement de janvier mais cette fois ci d’une étrange manière. J’étais non pas submergé par la colère mais par la tristesse. Pour éviter de me reprendre ces réflexions et me (re)faire traiter d’opportuniste, j’ai préféré rester en dehors de toute organisation de marche cette fois-ci. Voici mon année peu commune. »
