Retour sur la minute de silence à l’Hôtel de Ville de Tours

C’était le grand moment d’hommage du jour car aucun autre rassemblement n’est autorisé. Reportage et photos.

Comme le maire de Tours Serge Babary l’a souligné en ouverture de son discours à 11h55 ce lundi, « nous sommes là, une nouvelle fois ». Une nouvelle fois pour marquer l’émotion de la France face à l’horreur, en janvier l’attentat à Charlie Hebdo, ici les attaques du 13 novembre qui ont fait au moins 129 morts à Paris. Dans la cour de l’Hôtel de Ville de Tours, les élus (majorité et opposition), les agents de la ville et les policiers municipaux sont rassemblés pour la minute de silence nationale observée à midi, encadrée par les sirènes. Un moment lourd, pesant, à la hauteur de l’émotion ressentie par chacune et chacun. Certains baissent la tête, d’autres regardent loin devant.

Quand le temps du recueillement est passé, La Marseillaise retentit. Le maire chante rejoint par une bonne partie de l’assistance puis la foule applaudit le symbole de l’hymne national. Serge Babary, son 1er adjoint Jacques Chevtchenko et l’adjoint chargé de la sécurité Olivier Lebreton descendent alors du perron et rejoignent les policiers municipaux pour leur adresser quelques mots de soutien, à eux mobilisés pour garantir la sécurité des Tourangeaux. L’assistance se disperse lentement, certains retournent travailler, d’autres vont manger, on échange quelques impressions sur la vie, sur le temps passé ou à venir.

« L’amour l’emportera contre la haine »

De l’autre côté de la mairie, sur le trottoir du Boulevard, du monde aussi, des anonymes. Bien avant midi, en continu, des hommes et des femmes viennent déposer des fleurs au pied du bâtiment. Les messages en mémoire des victimes ou pour lutter contre le terrorisme sont de plus en plus nombreux sur les grilles. Jeunes ou plus âgés, les personnes présentes restent, émues. Une femme venue apporter une fleur et qui dit avoir perdu un ami dans les attentats ne trouve pas la force de s’exprimer. Mais d’autres ouvrent leur coeur comme Annie : « je veux montrer que je suis affectée, et que l’amour l’emportera contre la haine. Aujourd’hui je suis venue déposer des bougies pour rendre hommage aux victimes et avoir une pensée pour les blessés et les familles. Il faut que l’on reste unis, je n’ai pas peur, pas de révolte en moi mais de la détermination. Il faut que nous soyons fermes sur nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Il faut les défendre face à ceux qui les ignorent, sont incultes et sèment la haine. »

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Venu avec sa fille de deux ans, Mickaël est ému et inquiet : « vu l’horreur de Paris, cette minute de silence c’était important. On vit avec la peur maintenant. Ca aurait pu nous arriver à nous tous… » Près de lui, une femme se dit « désolée de voir toute cette haine. J’ai à moitié peur de tout le monde maintenant. » D’autres affrontent malgré la tristesse comme Stéphanie : « ce midi je tremblais comme une feuille. Je suis choquée. Je commence tout juste à réaliser. Mais le fait de se rassembler permet de se rendre compte que l’on est pas seuls chez-nous. Nous n’étions pas beaucoup mais c’était peut-être encore plus fort ainsi, en petit comité. Il faut continuer à avoir une vie normale, avoir la force en mémoire de ces personnes qui ont donné leur vie pour nous. Il faut leur rendre hommage en vivant très fort. » Ce soir, un rassemblement initié par des citoyens aurait pu se tenir Place Jean Jaurès mais face au refus de la préfecture il a été annulé. Pour autant nul doute que les Tourangeaux continueront à affluer en nombre en ce lieu symbolique pour marquer leur émotion.

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