Après les attentats de Paris, plusieurs Tourangeaux avaient à cœur de marquer le coup devant la mairie.
Comme la préfecture d’Indre-et-Loire le demandait, il n’y a pas eu de rassemblement ce soir devant l’Hôtel de Ville de Tours, à l’inverse de la soirée d’émotion du 7 janvier après l’attentat de Charlie Hebdo. Mais face à l’horreur, après les attentats de Paris ce vendredi 13 novembre ayant fait plus de 120 morts, certains Tourangeaux avaient besoin de rendre un hommage devant le symbole de la République que constitue la mairie. Ils sont donc venus en petit nombre, déposer une bougie, des fleurs ou un message. Pour respecter les consignes des autorités, ils ne restent pas longtemps. La police veille discrètement.
Sur les grilles du bâtiment, quelques messages : « nous sommes unis », « tous contre le terrorisme », « liberté égalité fraternité ». Au sol, des bougies en très grand nombre dont certaines rassemblées de sorte à former un coeur. Quelques participants rallument régulièrement celles qui s’éteignent. « On ne veut pas se laisser abattre » confient Camille et Lauren, très émus. Ils sont déçus qu’un rassemblement de grande ampleur n’ait pas été autorisé mais comprennent : « on est hébêtés, on a besoin de se retrouver. » Ils se posent aussi beaucoup de questions : « on a besoin de comprendre les motifs de ces attentats. Cette fois ils n’ont pas attaqué de symbole, ils voulaient tuer tout le monde. »
Laurence est venue avec sa fille, Eva : « On se devait d’être là. Ca ne concerne pas que Paris mais toute la France. C’est bien que chacun puisse venir pour marquer sa solidarité. » Cindy et Yoann sont venus un moment mais hésitent désormais à sortir : « ensuite nous allons rentrer regarder la télé. On ne va pas arrêter de vivre mais on évitera sans doute les lieux avec beaucoup de monde. On a peur. Mais là nous tenions à nous recueillir, à penser aux victimes et à leurs familles. Il faut que tout cela s’arrête… »
Olivier COLLET





