L’Indre-et-Loire n’est pas la Gironde, le Var ou les Pyrénées Orientales, des départements touchés par d’énormes feux de forêt ces dernières années. Cependant, le quart du territoire est recouvert de forêts. Avec des étés de plus en plus chauds, le risque existe. La preuve : 265 départs de feu de végétation enregistrés en 2023 pour un total de 160 hectares ravagés par les flammes. Cela représente 32 fois la surface du Jardin Botanique de Tours.
De plus, en 2024, les massifs forestiers de Chinon et Bourgueil ont rejoint la liste des zones particulièrement exposées au risque d’incendie au niveau national. Les forêts du Sud-Touraine sont au niveau d’alerte inférieur, niveau 3 (jaune) pour le secteur d’Amboise ou le Nord-Est du département.
On sait donc que des feux sérieux peuvent arriver et pas forcément l’été. En 2023, 4,5ha ont brûlé le 17 octobre à Rillé. Et même si en Indre-et-Loire il s’agit surtout de feux de cultures ou de broussailles, la forêt est clairement vulnérable selon les autorités, d’autant plus que la plupart des sinistres sont d’origine humaine (matériel agricole mais aussi mégots de cigarettes ou imprudences avec le feu lors de barbecues sauvages, par exemple).
Face au danger, les pompiers tourangeaux se forment et s’équipent régulièrement en moyens spécifiques contre les feux de forêt. Ils ont par exemples des camions dédiés aux interventions en milieu arboré, capables d’avancer dans des zones dépourvues de routes. On se souvient aussi qu’un agent du SDIS37 a eu l’occasion l’an dernier de se rendre au Canada avec un bataillon français pour lutter contre les mégas-feux qui ont ravagé le pays.
Une expérience qui se double de mesures préventives concrètes comme la prévention auprès du grand public (rappel des interdictions de faire du feu ou de jeter un mégot, développement de la météo des forêts qui indique des risques élevés via le site de Météo France, fermeture des massifs de 13h à 20h en cas de risque très sévère…) mais aussi d’actions de terrain comme de la surveillance des massifs ou du débroussaillage.
Ainsi, « es patrouilles, composées de gendarmes, d’agents de l’office français de la biodiversité (OFB) et d’agents de l’office national des forêts (ONF), sillonnent les massifs forestiers à bord de véhicules, de VTT et même à cheval »explique la préfecture d’Indre-et-Loire. Et à Saint-Nicolas-de-Bourgueil, une équipe de bénévoles liée à la mairie et aux pompiers se charge de la protection des forêts, voire de la défense en cas de problème (ils peuvent même coordonner des évacuations). Une équipe de 18 personnes a été formée.