Régie ou privé ? Le maire a tranché.
Lundi soir à 18h, peu avant le conseil municipal de Joué-lès-Tours, une petite poignée d’habitants est réunie devant l’Hôtel de Ville. Le maire a autorisé le rassemblement qui vise à lui faire admettre que la deuxième ville d’Indre-et-Loire doit désormais gérer toute seule son eau potable et ne plus laisser Véolia le faire pour elle, notamment sous prétexte que ça coûte trop cher et que c’est compliqué de régler ses litiges avec une entreprise privée (on notera que les revendications de ces associations ne sont pas nouvelles sur la commune).
L’opposition de gauche est globalement du même avis : « Beaucoup de collectivités ont fait le choix de passer l’eau sous gestion publique (régie ou autres). Ce n’est pas un sujet Gauche / Droite. C’est un sujet de service public et de bien public. Cette prise de compétence crée une nouvelle donne : nous pouvons agir à plusieurs et ainsi développer une gestion publique avec un coût moindre pour la ville. Joué-Lès-Tours a le prix de l’eau le plus élevé ; cela ne peut pas continuer. Produire, stocker et distribuer l’eau, sortons-le des mains des financiers » a expliqué Vincent Tison devant les élus rappelant que Frédéric Augis avait un temps été du même avis.
Aujourd’hui, le maire ne pense pas pareil et renouvellera donc le contrat avec Véolia qui arrive à échéance en fin d’année et qui court depuis 1992 (il ne manque pas d’ailleurs de noter que ses opposants ont eux-mêmes renouvelé le contrat tous les 5 ans lors des dernières mandatures PS sans renégocier les prix). Pour sa décision, il s’est appuyé sur les conclusions d’un cabinet « politiquement indépendant » qui dit que « si on veut une bonne qualité et un meilleur service, la délégation de service public c’est le meilleur choix. Oui à Chambray c’est moins cher mais parce que la ville fait payer plus aux industriels. Et ailleurs, il faut voir l’état des réseaux… » Car selon Frédéric Augis, le contrat avec le privé garantit un entretien plus régulier des tuyaux. Fin du débat, délibération votée. Les opposants n’ont plus qu’à avaler la pilule… avec un grand verre d’eau du Cher. En attendant sans doute de refaire surface quand la compétence de la gestion de l’eau passera sous la coupe de l’agglomération, vouée à devenir une métropole.
O.C.
