La Touraine (presque) prête pour l’accueil des réfugiés

Le département devrait en héberger une centaine d’ici un an. Une réunion pour cadrer les mesures était organisée ce vendredi.

C’est un rendez-vous d’ampleur qui a été organisé ce 18 septembre en préfecture de Tours : autour du préfet il y avait des maires, des élus, des associations, des bailleurs sociaux et plusieurs services de l’Etat autour d’un seul ordre du jour, l’accueil des réfugiés. Au total donc une centaine de personnes pour discuter des capacités du département à venir en aide à des Syriens, Irakiens ou Erythréens ayant fui leur pays. A la sortie, si certains estimaient ne pas avoir « appris grand chose », l’humeur générale était plutôt sereine.

En fait, le préfet Louis Le Franc a fait de la pédagogie, beaucoup de pédagogie. Ce qui ne l’empêche pas d’être ferme et direct : « je ne peux pas imaginer qu’un département comme l’Indre-et-Loire ne soit pas capable d’accueillir 30 ou 40 familles » explique-t-il à l’issue du rendez-vous. Mais il veut que ça se fasse dans le calme. Pas question par exemple de sanctionner les maires qui ne voudraient pas participer au dispositif. D’autant qu’à bien observer la situation, les bonnes volontés déjà exprimées devraient largement subvenir aux besoins.

100 personnes prévues la première année

Car ce que dit aussi le représentant de l’Etat c’est que : « ce ne sont pas des milliers de réfugiés qui vont arriver. Sur la première année, on devrait accueillir une centaine de personnes, et autour de 250 en deux ans. C’est largement gérable. Et ce seront des réfugiés identifiés, sélectionnés si je puis dire », sous entendu qui viennent bien de pays en guerre. Pour faciliter ces arrivées, la préfecture d’Indre-et-Loire va mobiliser son service chargé de traiter les demandes d’asile. Un coordonateur du dossier a été nommé, en la personne du secrétaire général de la préfecture Jacques Lucbéreilh, et l’idée c’est qu’en environ 3 semaines les dossiers administratifs des familles ayant élu domicile en Touraine soient traités.

Du coup, dans un premier temps, les réfugiés seront accueillis dans des lieux d’hébergement collectif. Louis Le Franc semble en avoir déjà trouvé comme le Crous à Tours, l’AFPA ou le centre de Pontourny (géré par la Ville de Paris). Une fois les papiers obtenus (une carte de séjour de dix ans) et un examen médical des populations effectué, il s’agira de leur trouver une place dans un logement pérenne mis à disposition par les communes ou les bailleurs sociaux. Et c’est là que le dispositif reste encore à affiner. « Mais on a le temps, les réfugiés ne vont pas arriver demain matin » nous dit-on.

« Quand on veut, on peut »

En fait, le plus difficile dans tout ça, « c’est l’accompagnement » ajoute le préfet d’Indre-et-Loire. C’est-à-dire l’apprentissage du français, la scolarisation des enfants, l’insertion dans le monde du travail… C’est sur ces points que l’Etat compte sur les associations. Cela dit : « ces gens ne sont pas démunis de tout. Il y a par exemple des médecins, des techniciens… Un dispositif de reconnaissance de leurs diplômes va être créé afin qu’ils puissent exercer en France » détaille Louis Le Franc qui sait bien, par exemple, que les zones rurales du département manque de praticiens…

Bref, tout n’est pas encore totalement calé mais le cadre semble posé. Et certains acteurs comme la Croix Rouge semblent en phase avec les projets. « C’était une éunion de motivation et d’adhésion » explique Alain Gentric, président départemental de l’association. « Nous serons chargés de l’accompagnement social. L’aide alimentaire, vestimentaire. Nous allons aider ces personnes à apprendre le français mais aussi à retisser des liens avec leurs familles éloignées. Nous avons une cellule spéciale pour cela à Paris. » Et pour répondre à tous les sceptiques sur cette question sensible, il ne dira qu’une chose : « quand on veut, on peut. »

Olivier COLLET

 

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