Élus, salariés et citoyens ont manifesté ensemble devant la préfecture de Tours.
Aucune contestation possible : la manifestation organisée ce jeudi soir pour dénoncer la fermeture du Commissariat à l’Energie Atomique de Monts est un succès. Selon les sources, entre 500 et 1 000 personnes se sont réunies devant la préfecture de Tours où une délégation d’élus et de syndicats a été reçue pour évoquer ce dossier, 3 semaines après l’annonce de la nouvelle (un déménagement d’ici 2019 et qui pourrait débuter progressivement dès 2017) .
Murielle – 14 ans au CEA – et Audray – qui y travaille depuis 10 ans – sont venues avec leurs enfants, leurs pancartes et leur amertume. Les deux collègues sont tout simplement dégoûtées par la situation : « on veut sauver nos emplois. Ce projet est une délocalisation qui ne va même pas permettre d’économies mais va tuer l’emploi local. Nous ne voulons pas partir en Gironde, nous sommes attachées à notre région. Si le CEA ferme, de nombreuses familles recomposées auront d’énormes difficultés à s’organiser pour que les deux parents voient leurs enfants. De plus c’est lamentable de se cacher derrière le secret défense et de ne rien nous dire. En ce moment au boulot, on est tous découragés et forcément la productivité s’en ressent. Alors il faut réagir ! Nous en appelons aux élus. Mr Sapin, vous êtes ministre du budget et surtout vous etes de la région et vous n’avez rien fait ! »
Un nouveau rendez-vous en préfecture le 29 mai
Avec la mesure qui est la leur, les élus aussi ont donné de la voix pour contester cette décision. Parmi eux, de nombreux maires de la vallée de l’Indre dont les communes hébergent les 600 salariés du site mais aussi ses divers sous-traitants. Egalement sur la place les députés socialistes Jean-Patrick Gille et Jean-Marie Beffara. Ils sont honnêtes et reconnaissent que maintenant que la décision est annoncée, obtenir un maintien du CEA est « mal parti » mais ils affirment vouloir se battre aux côtés des salariés pour faire avancer ce dossier, sachant qu’eux-mêmes n’ont pas reçu de justification claire pour motiver le transfert vers la région bordelaise : »l’économie n’est pas évidente… » soupire Jean-Patrick Gille.
De son côté, Jean-Marie Beffara craint une désertification du territoire sur lequel il est élu (un point également souligné par des syndicats comme FO) : « beaucoup de salariés du CEA sont investis dans les associations ou les conseils municipaux. » Après l’envoi d’une lettre au 1er ministre, les élus espèrent maintenant décrocher un rendez-vous avec Manuel Valls afin d’agir au plus haut niveau de l’Etat. Ils ont aussi obtenu une entrevue avec le préfet d’Indre-et-Loire vendredi 29 mai. D’ici là, ils appellent les salariés à continuer leur combat.
Olivier COLLET