Destination Soleil aux Vieilles Charrues

Le reportage photo d’Info-Tours.fr.

Cette année encore, on s’est expatrié en dehors de la Touraine le temps d’un week-end pour aller voir ce qu’il se passait du côté des Vieilles Charrues de Carhaix, en Bretagne (d’ailleurs, on sait que des Tourangeaux font partie de l’équipe des bénévoles, en plus de nombreux festivaliers venus tout droit d’Indre-et-Loire). Tout a commencé le 13 juillet pour cette 26ème édition… Retour d’expérience de la Bretonne de l’équipe, Patricia PIREYRE

Aux Vieilles Charrues, on aime retrouver cette belle ambiance chaleureuse, conviviale, humaine, festive, où les gens qui se retrouvent tous ensemble pour chanter, danser, s’éclater dans une euphorie la plus totale durant quatre jours.
Paix et bonne humeur étaient les leitmotivs en référence à Woodstock 1969. L’amour, le partage, un mode vie, la bienveillance, l’insouciance ont offert une très belle parenthèse au cœur de l’été aux festivaliers qui se sont détachés de la scène politique et de l’actualité… Au total, pas moins de 71 prestations pour plus de 75 heures de musique grâce aux efforts combinés de toutes les équipes et 6 800 bénévoles.

Au cœur d’une déco colorée, marguerites d’un rose foncé, colombes vertes, les festivaliers ont pu se balader et profiter de nouvelles animations mises à disposition dans un immense parc près du Château. Une attraction un peu folle était proposée par une grande marque de smartphones afin d’inviter le public à grimper dans une terrasse-nacelle qui montait jusqu’à 55 m de haut pendant vingt à vingt-cinq minutes. « La vue du site était exceptionnelle.

RETROSPECTIVE DES CHANTEURS ET GROUPES DU FESTIVAL

Dans une ambiance chaude, colorée, remplie de douceur, la chanteuse au background soul et influences trip-hop du groupe ISEO & DODOSOUND, nouvelle révélation reggae club espagnole a ouvert le festival et fait sensation sur scène. Une alchimie se crée immédiatement entre la voix aérienne de la chanteuse prometteuse et le son digital explosif.Puis TALISCO a sorti ses griffes, durci le ton et a manié avec beaucoup de dextérité guitares cinglantes, cordes métalliques, soufflants électro et hymnes indie-pop. Dans une vie précédente, Jérôme Amandi a été publicitaire.

Sur la scène Glenmor, exploitant l’avancée scénique au maximum, les six Aixois du groupe DELUXE aux couleurs chamarrées, chorégraphies contagieuses et emblématiques moustaches ont livré une véritable performance musicale et visuelle en s’offrant de nombreux bains de foule lors de ce concert de folie et dynamitant. De retour avec un second album aussi détonnant qu’explosif, Stachelight, les six amis ont offert des mélodies entêtantes et mis le feu, le public a transpiré de plaisir.

Accompagné par la voix unique de la chanteuse Inès Kokou, entre dancefloor à ciel ouvert et cocktail à deux, le quatuor lillois ROCKY a emporté avec lui son public en se dévouant corps et âme. Déboulant tout droit du Sud de Londres en respectant l’héritage de Larsens, le groupe SHAME plein de fougue composé de cinq londoniens à peine majeurs, d’un naturel imparable, a réussi à agiter la foule de par leur engouement et leurs live remarquables. Leur 1er album est prévu pour janvier 2018.

Avec deux musiciens maliens, très populaires joueurs de Koral, Toumani et Sidiki diabaté, -M- s’est présenté tel un griot blanc accompagné de la chanteuse Fatoumata Diawara. Belle alchimie de cultures, de personnalités aux sonorités d’ailleurs. Mais il aura fallu attendre la fin du concert pour que le public retrouve un peu de folie entre la pop moderne et tradition.

Entre le Hip Hop et l’electro, l’élégant duo franco-américain explosif, unique, d’une valeur sûre a su faire bourger la foule rebondissante dans toutes les directions au rythme poétique, complexe, au son d’une musique envoutante, organique et électronique très entraînante. ALLTTA ce sont deux univers qui s’admirent et se respectent. Une alchimie parfaite s’est faite ressentir sur scène entre le super producteur français 20syl (croisé au détour des aventures Hocus Pocus et C2C) et l’Américain Mr J. Medeiros, rappeur de la Cité des Anges.

Passé par le Label Charrues en 2014, le groupe Rennais TOTORRO a fait bloc avec son public sur la scène Gwernig en bousculant les codes de la métrique traditionnelle et en les entraînant dans un tourbillon guidé par une aisance technique mise au service du fun le plus communicatif, mêlé d’humour, d’insouciance, d’une musique accrocheuse, intense, légère et heavy. Leur union était palpable.

MANU CHAO LA VENTURA était l’un des retours les plus attendus de l’histoire Vieilles Charrues. L’artiste se faisait rare. Sur scène, avec La Ventura, une formation un peu plus restreinte, l’homme a envoyé du bonheur en enchaînant les tubes, de  » Proxima estracion : Esperanza  » à Clandestino en passant par quelques clin d’oeil à la Mano Negra et a pris autant de plaisir qu’il en donnait. Une véritable boule de feu.

FEDER, prodige de l’electro et DJ en tête des charts; a ensorcellé le public de Carhaix. Les festivaliers ont par ailleurs été conquis par les prestations remplies d’émotions de la fanfare festive composée d’une douzaine de batteurs et de cuivres. Le phénomène « MEUTE » originaire de Hambourg, soutenu par la fédération de concert, a en effet créé un nouveau genre en combinant musique de fanfare et techno hypnotique alliant la puissance des meilleurs beats électro. Puis le duo Londonien Otzeki formé par deux cousins, Joel et Mike, a joué les contrastes à merveille tout en restant dans le minimalisme le plus pur et fait planer le public de Kerampuilh sur la scène de Grall. Une soul vocale intime aux émotions délicates a été largement saluée par le public. Leur EP majestueux aux consonances synthétiques et rythme mélancolique, intitulé Falling Out est un véritable coup de cœur.

Après 5 ans d’absence, le Duo electro JUSTICE, Gaspard Augé et Xavier de Rosnay se sont imposés sur scène comme des affranchis. Avec leur 3ème opus, Woman, pétillant et énergisant, rodé de concerts aux quatre coins du globe, le binôme était en parfaite communion avec le public,un retour en force réussi, débordant de générosité.

L’excellent Duo de rockeurs autonome « THE INSPECTOR CLUZO » de Gascogne (Laurent Lacrouts à la guitare et Mathieu Jourdain à la batterie) qui tourne le plus à l’International a emporté le public en toute subtilité et partagé les valeurs d’une musique de corps et d’esprit, d’artisans et rockeurs.

La voix du grand chanteur breton ERIK MARCHAND et l’immense pianiste de jazz franco-serbe ont apporté une belle énergie et phrasés inimitables sur scène. Sous des thèmes traditionnels revisités, gwerz, doina, sevdalinka, gavotte, hora, kolo et harmonies se sont rassemblées autour de l’amour des musiques populaires d’Europe Orientale. Cette rencontre des plus intrigantes a réuni deux artistes aux parcours personnels des plus riches capables de pousser très loin l’improvisation. Un parfum d’exception et d’émotion a envoûté les festivaliers.

Entre modernité, tradition, punch-line mélodiques, beat-trans et hymnes conquérants, fidèles à leurs racines, les sept franco-écossais du groupe « THE CELTIC SOCIAL CLUB » ont embarqué les festivaliers par leur belle énergie contagieuse dans une aventureuse cure de jouvence teintée de rock, de dub et reggae. Plus tard, on entendait chanter le public battant furieusement la mesure et claquer des mains. Explosion sonore lors du passage sur scène du groupe Américain DROPKICK MURPHYS. On se serait cru au fond d’un pub Irlandais (punk).

Artiste sensible, SÔNGE, la jeune Quimpéroise, revendique un univers surnaturel inspiré des mythes et des contes. Ses ruptures de rythme évoquent une M.I.A. à la Française. Ces inspirations viennent plutôt de Bjork ou Cocorosie.En Live, ses longs cheveux décolorés ont fouetté les airs au rythme de ses seules machines, les basses.

Les festivaliers avaient la tête dans les nuages et les pieds sur terre en écoutant le groupe LA MACHINE partageant des compositions inspirées au son envoûtant de la vielle et de la cornemuse. Un très beau mariage de groove chaloupé, tribal de la rythmique (percussions/contrebasse) avec un subtile mélange de vieux reggae, de maloya réunionnais et musiques africubaines.

FAADA FREDDY a fait vibrer la scène Kerouac du Festival au son de sa voix séduisante empreinte de toute l’âme soul et extraordinaire, tant pas la technique que par l’émotion qui s’en dégage. Entre battements de choeurs et claquements de doigts, l’artiste au service d’une pop music millimétrée a enchanté et fait frissoné le public. Très beaux moments de partage.

BACHAR MAR-KHALIFÉ a envoûté le public de Kerampuilh en chantant son pays et ses racines au travers de morceaux sombres et lumineux. Influencé par Bob Dylan, Joan Baez, le chanteur, compositeur, multi-instrumentaliste, oudise Hamza El Din de par sa densité émotionnelle bouleversante a fait preuve de sa singulière créativité. Sa musique transcendante, quasi mystique, hypnotique, puissante, aérienne, à elle seule transporte l’auditeur vers des sommets de poésie.

Un peu fatigué mais toujours debout RENAUD avec une pêche d’enfer, une voix généreuse, porté par ses musiciens et milliers de  » potos  » a été salué, applaudi à tout rompre par le public ému aux larmes, touché en plein cœur.  « Ca fait 110 concerts que je fais sur cette tournée et c’est la 1ère fois que j’ai le tra  » avance le sexagénaire comme pour excuser ce début de concert pour le moins balbutiant. Ce fût un retour triomphal, du pur bonheur musical. L’émotion était bien au rendez-vous pour les fans.

Entre turbo fol, pop orientale, trip hop ou dañs-trañs, les musiciens et chanteurs du groupe KREIZ BREIZH AKADEMI #6 ont partagé une certaine poésie teintée de notes bleues dans un style bretonnant, mêlant un écho venu des musiques actuelles des mondes orientations et balkaniques. Le public était conquis.

MHD, véritable phénomène, était l’un des artistes les plus attendus. Baptisé le roi d’un courant afro-trap, il a réussi à transporter et séduire le jeune public. L’un des succès les plus fulgurant est son titre «  Champions League », cet hymne très répandu est devenu l’hymne des vestiaires de foot.

Ils étaient attendus de pied ferme. Rompus aux Arts de la scène, les Versaillais de PHOENIX ont réalisé un show impeccable visuellement très beau. Certains de leurs titres sont devenus la bande sonore de nos vies depuis une quinzaine d’années « Wolfgang Amadeus Phoenix », « Lisztomania », « If I Ever Feel Better ».

Une musique envoûtante, entêtante, celle du groupe insolite lyonnais, PIXVAE a fait voyager instantanément le public dans un pays imaginaire et lointain. L’ambivalence de la musique afro-colombienne, les mélodies chaleureuses, dynamiques, dépaysantes, les sonorités électroniques secouent la perception et rythmes riches de cette rencontre entre l’énergie du rock et la culture hétéroclite du Jazz, ont bouleversés sans nul doute les entrailles de celles et ceux qui étaient à l’écoute, les invitant à un «  pensons ailleurs ». Un mélange savamment dosé et qui a procuré un certain bien être.

Le Quator Américain VINTAGE TROUBLE a embrasé la scène Grall, la foule s’est laissée emportée par des titres qui claquent, tour à tour soul, blues, rock, rhytm’nblues ou folk, aussi ravageurs que séduisants… Après une ascension fulgurante et une récompense obtenue aux Victoires de la Musique 2017 dans la catégorie «  meilleur album  » de musique électronique pour Layers, « KUNGS » ce jeune artiste de 20 ans originaire de Toulon a cartonné sur la scène Kerouac en surfant sur les courants de la pop-house.

Le public de Kerampuilh a vécu une prestation live électrisante au plus profond de la danse music. A travers l’album «  Voyager », la petite bombe disco sauce spacy, VITALIC lui a offert une odysée cosmique et énergie vertigineuse où se sont mélangées des sonorités technos, house, rock et disco des 80′ en passant par l’électro-pop.

Avec sa zef, sa rave et son hip-hop, le duo que forment Ninja et ¥o-landi Vi$$er, l’un des plus célèbres groupe Sud Africain DIE ANTWOORD a surpris son public de par leur show mémorable. Inclassable, moderne, choquant, agressif, leur style ne ressemble qu’à eux. Ce groupe de rap alternatif aux multiples influences mêle trash et tradition

SYLVAIN BAROU est aujourd’hui considéré comme un des meilleurs flûtistes de la planète. Tout aussi à l’aise dans un contexte tradionnel ou jazz, rock ou electro, ce soliste très demandé sur la scène irlando-écossaise internationale a fait voyager et saisi le public sur des rythmes aux sonorités celtiques en y incorporant des influences indiennes, turques et persannes.

VIANNEY était à Carhaix. Chemise blanche, tout sourire, tout ému par son premier passage au Festival, l’Artiste est arrivé en courant sur scène avec sa guitare. Entre mélancolie et regard décalé sur l’amour, le chanteur a donné la voix en toute simplicité et belle générosité sur des titres hauts en couleur et chaleur des feux de joie. Un bel embrasement porté par des chansons d’amour plutôt vache et son sens de l’humour ravageur.

CAMILLE, cette grande gamine bourrée de talent, connectée à l’humain et la nature, Icône bo-bo, idole d’un jour, déjantée, a livré un spectacle original auprès des festivaliers aux sentiments partagés et n’a pas réveillé la prairie. Impulsive, libératrice, les notes, dit-elle, lui semblent venir de tout son corps, ce qui les rend parfaitement humaines. La communion avec le public fût difficile et l’ambiance, mi-figue, mi raisin.

Avec des sonorités synthétiques traduisant une synthèse vocale le duo local très prometteur, COLARADO, a su embarqué et séduire les festivaliers de par ce joli mélange de voix et de synthés. Ces deux jeunes artistes distillent une pop élégante, pulsatoire, mêlée à l’électro., un mix qui rappelle des sonorités de Metromomy ou le spleen de Kavinsky. Un Duo qui n’a pas fini de faire parler de lui.

Ils s’appellent David Boring, Eurobelix et Martin Luther BB King, le trio parisien, toujours aussi barré, semble habité par une douce euphorie. Extravagants, délirants, déjantés, les trois comparses du groupe NAÏVE NEW BEATERS ont endiablé la scène Kerouac puis les élèves de l’école de musique de Poher ont déboulé sur scène pour faire le choeur sur le morceau Words-Hurt, un moment qui restera gravé dans leur mémoire.

Venus de Turquie, GAYE SU AKYOL à la voix grave aux mélismes sensuels et ses coéquipiers issus du groupe Bubituzak ont apporté leur lot d’effluves exotiques à la soirée, mêlées d’influences orientales et occidentales en dévoilant un univers psyché-kitsch où le second degré ne nuit pas à la réflexion.

Du talent à revendre pour ce génial touche-à-tout rennais, le producteur bassiste Franck Robert, allias ROBERT LE MAGNIFIQUE supplante une belle sensibilité pour rendre ses lives désarçonnants et furieux en se servant de la fragilité de la vie pour créer une œuvre musicale audacieuse et accessible. Ses expérimentations musicales inclassables donnent une dimension épique et bigarrée. Sur scène le maelström funky a plongé les festivaliers dans un univers composé de sons bruts allant sans scrupule de la scie radiale au sample de jeux vidéo qui collent au crâne pour le reste de la soirée …

Le deuxième opus tant attendu du Duo ROYAL BLOOD « How Did We Get So Dark » a vu la lumière du jour le 16 juin dernier… Sur la scène Glenmor, en faisant sonner sa basse, le beau gosse Mike Kerr a envoyé grave au son d’une voix puissante, sensuelle avec un « putain de bruit » dans les enceintes détonnant, du lourd à Carhaix un véritable brûlot rock en acier trempé sur une magnitude quasi insolente pour cet escadron chant/basse/batterie.

Professeur de SteelPan au conservatoire et producteur depuis des années, les talents d’instrumentiste CLEMENT BAZIN ne sont plus à prouver. Il y a dans sa musique un truc réconfortant, entraînant, on l’écoute facilement. Derrière ses mélodies délicates, rayonnantes de diverses influences (remix irrésistibles dont ceux de « No Madam » de Calypso Rose, « Silver » de Facker), sa musique joyeuse, vivifiante et intimiste, par ses instrumentations montant en grade (voix pitchées, synthés implacables) le public s’est laissé guidé musicalement et émotionnellement.Il était soutenu par la Fédération «  De Concert » et Talent Détours Adami 2017.

Les six jeunes chanteurs du groupe SAN SALVADOR ont partagé sur scène une explosion de compositions subtiles, riches d’harmonies vocales douces, hypnotiques et sauvagement balayées par une rythmique implacable. Un concert d’une intensité rare au choeur punk et constructions math-rock.

Avec son dernier album baptisé Mouhammad Alix (7ème), KERY JAMES a toujours voulu redonner au rap frontal, ses lettres de noblesse à travers ses textes engagés, ses prises de position qu’il assume fièrement en confirmant son poste de pilier du hip-hop hexagonal avec un flow à la fois inégalé et toujours renouvelé. A Carhaix devant un public attentif, à l’écoute des idées et des espoirs  KERY JAMES a lancé : « Est-ce que vous êtes prêts moralement, mentalement physiquement ? » à plus de 30 000 personnes, livrant un spectacle d’une heure trente construit autour de l’univers de la bose avec peignoir, gants, sac de frappe et corde à sauter, balayant les thèmes récurrents qui marquent au fer rouge la France d’aujourd’hui, entr’abus des élites et questions d’homme de son temps, interrogeant les relations amoureuses ou la paternité.

Bienvenue dans l’underground made in Kreiz Breizh ! Cette année, le fest noz accueille Ampouailh, Fleuves, et les duos Morwenn Le Normand & Ronan Pinc et Péron & Quenet. C’est le moment de s’échauffer les petits doigts !

10 ans tout pile après leur premier passage, porté par le charisme du géant Win Butler, alternativement à la guitare, à la basse et aux claviers, le groupe Canadien ARCADE FIRE issu du rock indépendant Nord-Américain, a déboulé en pleine clameur. Les festivaliers étaient scotchés par un show d’exception, explosif. Pour le nouvel album d’Arcade Fire, il faudra patienter jusqu’au 28 juillet prochain. Intitulé Everything Now, il comblera une longue attente depuis la sortie du disque fleuve Reflektor, en 2013.

À seulement 26 ans, Globe-trotter nourri à la French Touch et à la Chillwave Australienne, MØME aka Jérémy Souillart, multi-instrumentaliste au groove naïvement bon, a conquis les festivaliers autour d’un voyage paré de musique électrisante et morceaux électroniques inspirés par les plages australiennes. Sur scène, le résultat était surprenant, aérien, au cœur de très belles sensations, vibrations épiques, c’est lui qui a mené la danse pour faire lever haut et fort les mains du public.

L’explosive, l’enivrante, la provocante M.I.A (Mathangi « Maya » Arulpragasam) influencée par ses origines tamoules, le dance-hall jamaïcain, le hip-hop, la world, l’électro a livré sur scène un ton à la fois urbain, tribal, multi-culturel, engagé au travers sa créativité musicale hyperactive et enivrante devant un public déçu par son départ un quart d’heure avant la fin du show.

Le Marseillais Simon Henner affiche un sacré pedigree. Entre les tubes taillés pour les clubs, les ambiances hyper-plantantes, les bombes dancefloor et plages fantasmagoriques, les festivaliers se sont laissés embarqués dans un véritable voyage sensationnel d’une puissance émotionnelle rare. FRENCH 79 ou la French Touch des années 90 revisitée à la sauce 2017 est en pleine ébullition, Olympic son premier album solo sorti fin 2016, présente une musique électronique, millimétrée, foisonnante composée de fraîches mélodies et a bien conquis ses lauriers électroniques.

Après 6 ans d’absence, le pionnier de la musique électro.JEAN MICHEL JARRE s’est posé en rock-star en plongeant le public dans un spectacle immersif, impliquant un arsenal de son, de lumières et de mélodies simples, fluides attirant l’enthousiasme de la foule. JMJ assume son âge (68 ans). On se rappelle  aussi que le vétéran électro kiffe le néo-romantisme hollywoodien lorsqu’il nous balance son Souvenir of China, servi sur une épaisse moquette de claviers.

Passé en l’espace de quelques mois de simple DJ de boîte de nuit à l’un des artistes les plus demandés, Charly ou plutôt COMAH LIVE a le privilège de vivre de sa musique et à 28 ans, sa carrière ne fait que commencer. Sur scène, l’artiste, pionnier du genre Minimal Progressive, a livré de la pure matière à dancefloor, des beats qui ont rendu fou le public de Carhaix. Une valeur montante de la techno mondiale qui a su s’imposer par son style unique et s’installer dans les charts sur Beatport à coup de basses surpuissantes.

Sur des mélodies envoûtantes, entêtantes, insouciantes, accompagnés d’un synthé hypnotique sur un background de musique Punk et Surf, les grands fous du Sud Ouest du groupe « LA FEMME » a fait vibrer Kerampuilh le tout résonnant comme un beau bordel bien rangé. Sur scène, c’est une bande d’amis qui fait preuve d’audace avec un look soigné qui a livré des Shows complètement délurés remplis d’une énergie folle avec entre autre le deuxième opus «  Mystère » sur fond de surf-rock, de new wave des années 80 et de pop. Il n’y a pas de mystère, La Femme est le fleuron du rock à la française.

Sous les influences des big bands des années 1960, jazz progressif, rock chanté, aux accents parfois celtiques, des seventies, armés de leur inspiration, c’est avec beaucoup de délicatesse et de sagesse que le groupe de 15 musiciens « MOGER ORCHESTRA » a séduit le public au cœur d’une atmosphère singulière en béton brut sur des musiques traditionnelles, improvisées et répertoire inclassable.

Entre blues, rock et folk, puissant et envoûtant, partage et générosité, avec son chapeau de Cow-boy élimé, sa barbe blanche, sa salopette en jean d’un bleu plus que délavé, le bluesman américain Steve Gene Wold, alias SEASICK STEVE, 76 ans, accompagné à la batterie par l’excellent et non moins spectaculaire Dan Magnussonest, est venu rouler sa bosse à Carhai. L’artiste en impose et affiche comme toujours un sourire résistant à toute épreuve.

De la musique électronique vintage à la chanson pop en passant par les soundtracks seventies, OCTAVE NOIRE, a.k.a Patrick Moriceau est un vrai contemplatif de nature. Fasciné par Kraftwerk et Jean-Michel Jarre, amoureux du continent africain, cet ancien étudiant en musicologie à la Sorbonne propose un premier titre, « Un Nouveau Monde ». A suivre les yeux fermés.

Entre un Funk flamboyant et un rock déchaîné, dans un décor incandescent en résonance avec l’énergie du Show, le groupe mythique FFF a donné au public de Kerampuilh une furieuse envie de se déhancher. Alliant un solide alliage sauvage et authentique de musique traditionnelle, électronique, les FRERES BERTHIAUME Jean-François et David accompagnés par Josiane Hébert et Marie Savoie-Levac, ont invité le public à danser et offert une musique typique de la belle province, submergée par l’électrique.

Des danseurs de Hip Hop New School de Quimper et d’ailleurs ont accompagné sur scène KILLASON. Il a fait voyager les festivaliers en les emmenant dans son monde. Un monde influencé d’Artistes tels qu’Outkast, Lil Wayne, Busta Rhymes, Bob Marley … ou encore Datf Punk, la French touch, selon lui. Le public a énormément apprécié.

Sans surprise, MATMATAH a retourné la prairie de Kerampuilh comme en 99, 2001, 2005 et 2008 avec de nouvelles compositions sous les bras sous un virage plus pop, avec plus de claviers. Le retour sur scène au Vieilles Charrues fût fracassant et résolument Rock avec «  Plates Coutures  », leur 5ème Album réussi, les textes ciselés renversent la tendance rock en apportant une touche engagée ou poétique suivant l’humeur. Un live détonnant.

Au rythme effréné et paroles entrainantes, Pierre Guénard, Manu Ralambo et Colin Russeil ont entraîné leur public dans de belles aventures musicales et métaphores amoureuses. RADIO ELEVIS est en train de s’inscrire dans une lignée de rockeurs inspirés par la littérature.

Sur scène, SPEED CARAVAN, notre oudister n’en finit pas de naviguer entre l’Orient et l’Occident sans oublier sa signature sonore qu’est la musique arabe, ottomane et berbère. Une véritable invitation au voyage dans une dimension de partage électrique brassant les grooves transafricains. C’était du show, du vrai bien énervé dans un déluge de riffs galopants et de gros son qui mène à la transe.

Avec sa voix rauque, en papier de verre, sa sophistication de dandy et son jeu de crooner, PAOLO CONTE a su toucher le public avec élégance au son raffiné de ses orchestrations sur un tempo de charme et romantisme mélancolique mais n’a pas fait le plein juste après le concert de Matmatah.

A mi chemin entre post-punk et musique disco, après quatre albums dont le tout récent « Tropical Suite » les enfants terribles du Rock hexagonal «  PONI HOAX  » ont partagé une prestation envoûtante et incarnée sur scène devant des festivaliers déchaînés, un concert somme toute aussi électrique qu’électronique, surnaturel sur des notes légères lancées par les claviers d’Arnaud Roulin où la violence et la bienveillance se mêlent sans cesse.

Véritable machine à tubes, le duo au charme ravageur MACKLEMORE (& RYAN LEWIS) ont entraîné les festivaliers dans une valse impressionnante, purement à l’Américaine où effluves street et rap US étaient omniprésents. L’hystérie provoquée au sein de la foule lors de leur prestation de Can’t Hold Us restera certainement dans les annales de toute l’histoire des Vieilles Charrues, au moins.

Réputé dans le monde des musiques traditionnelles, KHAROUB ou le quintet breton, accompagné du chanteur et oudiste palestinien Basel Zayed et son frère percussionniste Yousef ont exalté le public en créant un pont musical entre la Bretagne et la Palestine.

Artiste pluriel, indépendant, bourlingueur dans l’âme, la boussole toujours frétillante, entre abstract hip-hop et défrichage downtempo, sur un son ficelé, rythmé, cognifif, WAX TAILOR a transporté les festivaliers vers un univers soigné et mélodiques grâce à son authenticité comme le chef de file de la scène trip-hop et hip-hop cinématique. Chacun a gardé en mémoire leurs tubes des années 80-90 : « Beds are burning » ou encore « The Dead Heart », « Dreamworld », « Blue Sky Mine », ces tubes aussi inimitables que percutants du groupe mythique « MIDNIGHT OIL », fraîchement reformé était là aussi. Un pur mive de folie musicale a brûlé l’ambiance de Kerampuilh sur des morceaux enragés et engagés.

DENGUE DENGUE DENGUE, les deux DJ’s Felipe Salmon et Rafael Pereira ont réussi le mariage entre une musique traditionnelle venue de la jungle et rythmes cubains frénétiques. Les mélodies au style tropical explosif sont issues de la Cumbia Amazonienne des années 70 se mêlant avec audace aux lignes de basse lourde et aux vibrations profondes du dubstep et de la drum&bass.

ACID ARAB LIVE a amené un véritable souffle d’Orient. Charmeur de foule, le duo aux platines a enchaîné les lives au caché underground, aux rythmes inusuels, complexes et a prouvé encore une fois que la musique n’a pas de barrières géographiques. C’est donc en toute modestie qu’ils ont présenté leur 1er album passionné, entier, agrémenté de collaborations inspirées et composé de façon minutieuse « Musique de France »

Le Français William Grigahcine, a.k.a DJ SNAKE, véritable star des platines et pointure du monde électro, a enfin enflammé le public de Kerempuilh et a offert un show électrique en assurant la clôture de la 26ème édition, Carhaixment dément. Le chouchou des soirées estivales a fait danser la foule dans une ambiance euphorique avec un dancing jumping clapping.

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