PRESIDENTIELLE : Un renouvellement progressif

L’édito d’Info-Tours.fr.

Il parait que les Français veulent du renouvellement en politique. Qu’ils en ont marre de voir toujours les mêmes têtes, d’assister aux mêmes matchs. Peut-être qu’ils vont (un peu) changer d’avis. Car si on y regarde de plus près, la présidentielle qui s’annonce les 23 avril et 7 mai semble un peu plus fraîche que celle de 2012, en partie grâce aux primaires.

Ca a commencé avec EELV qui a éjecté la médiatique ex-ministre Cécile Duflot pour envoyer au front le député européen Yannick Jadot, dont ce sera la première élection suprême. Niveau renouvellement, on ne fait pas mieux, mais paradoxalement on entend du coup que son handicap dans la course à l’Elysée sera… de ne pas être assez connu. Faudrait savoir.

D’ailleurs, on ressort exactement le même argument ce lundi après la victoire de Benoit Hamon. Les JT se sentent obligés de nous refaire son CV en insistant sur le fait qu’il est « moins connu du grand public que Manuel Valls ». Mais suffisamment pour avoir séduit plus d’un million d’électeurs à la primaire de la gauche ou avoir réalisé une meilleure audience lors de son grand oral sur France 2 que ce fameux Manuel Valls… Bref, pour lui aussi ce sera sa première présidentielle.

L’étiquette « Renouveau » on pourrait aussi la coller sur le front de François Fillon, parce que, comme les deux autres, ce sera sa première course à l’Elysée et qu’il a mis au tapis Nicolas Sarkozy, qui a déjà passé 5 ans au Palais, et Alain Juppé, dinosaure parmi les dinosaures. Mais en vérité, avec 5 ans passés à Matignon, une longue expérience de député et un style pas très adapté à la façon de faire de la politique en 2017, le candidat des Républicains n’est pas le meilleur exemple en la matière.

Avec Emmanuel Macron, ça marche assez bien. Jamais élu, quadra, du genre à bousculer les codes… L’ex-ministre de François Hollande espère bien l’incarner cette carte du renouvellement, en jouant sur le tableau « ni droite, ni gauche » par exemple mais aussi en mettant en avant dans son équipe des personnalités jusqu’ici inconnues des radars (alors que chez ses adversaires, les portes-parole sont déjà rôdés à l’exercice). En forme dans les sondages et très entouré partout où il passe, le leader d’En Marche devra tout de même réussir à franchir un gros obstacle, celui qu’on pourrait surnommer le « syndrome Bayrou » : populaire, censé, pragmatique mais peut-être pas encore assez crédible pour gagner sa place en finale (et même en gagnant, il faudra ensuite réussir à avoir une majorité chez les députés). Au passage, autre signe du renouvellement : pas de Bayrou à l’horizon cette fois-ci.

Quant au reste du casting, il y a ceux qui s’accrochent avec l’espoir qu’ils peuvent encore servir à quelque chose (coucou Michèle Alliot-Marie et Rama Yade), celui qui retente l’aventure après un 1er essai (mais qui, entre temps, a continué à vivre dans le vrai monde, lui) : Philippe Poutou, ceux qui jouent la carte du « cette fois c’est la bonne » avec un discours qui fait penser qu’ils jouent là leur dernier gros coup (Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan)…

Et puis il y a Marine Le Pen. Elle, c’est le bouquet final. Elle nous dit toute la journée qu’il faut en arrêter avec le système politique, le diktat des partis… Mais se lance dans la course vers le pouvoir comme un messie en faisant en sorte de museler toute forme de débat autour d’elle au Front National. Elle fait croire qu’elle écoute le peuple mais ne fait que perpétuer la dynastie familiale, sans l’assumer en plus puisqu’elle retire son nom sur ses affiches. Si ça ce n’est pas de la politique à papa faite à base de fait du prince, d’artifices et de faux semblants…

O.C.

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