Jean-Marc Germain : un lieutenant de Martine Aubry à Tours

Le socialiste est venu évoquer le congrès du mois de juin.

Les 6 et 7 juin, le PS sera en congrès à Poitiers. Et alors qu’en ce moment tous les médias se passionnent pour la guerre de famille au sein du FN, le parti de la rose ressemble à une rivière tranquille. Une large partie de ses troupes est rentrée dans le rang et il y a peu de chances pour qu’il y ait de gros éclats de voix dans les semaines qui viennent. La preuve : Martine Aubry, ancienne patronne des socialistes, a signé la motion de l’actuel N°1 Jean-Christophe Cambadélis, tout comme Manuel Valls et l’ensemble du gouvernement. Et pourtant, ces derniers mois, la maire de Lille n’avait pas caché ses réticences envers la façon de gouverner de François Hollande.

Egalement signataire de cette « motion A » : Jean-Marc Germain. Le député des Hauts-de-Seine – époux de la maire de Paris Anne Hidalgo – est un très proche de Martine Aubry. Il était notamment dans son cabinet au moment du vote de la loi des 35h. Et c’est lui qui est venu à Tours pour expliquer cette démarche et convaincre les socialistes locaux d’apporter leur soutien à ce texte, également approuvé par deux noms bien connus du PS local : Vincent Tison et Franck Gagnaire.

Un frondeur sachant fronder doit aussi savoir se raisonner

Député frondeur, l’homme s’est nettement apaisé. Pas question de faire des petites phrases. Plutôt de longs discours bourrés de périphrases pour expliquer que bon, ça fait 3 ans que François Hollande est à l’Elysée et que comme il l’avait promis, les deux ans qui nous séparent de la présidentielle de 2017 doivent servir à mettre en oeuvre une politique plus sociale. Après l’effort, le réconfort. « Cette motion, ce n’est pas juste un joli texte. Elle doit permettre de transformer la politique du gouvernement » explique Jean-Marc Germain qui ne nie pas que des désaccords persistent entre les signataires mais veut croire en un élan commun : « on va faire un bilan avant l’été afin de prendre des décisions qui seront réalisables dans le quinquennat » précise-t-il.

Ce que défend le lieutenant de Martine Aubry – avec l’aval du 1er ministre et du gouvernement, rappelons-le -, c’est la concrétisation des contreparties exigées aux entreprises suite aux mesures prises pour les aider. Mais aussi le lancement d’un grand plan d’investissements publics ou une réforme de la CSG pour relancer le pouvoir d’achat (donc pas de hausse générale des salaires). Ou encore le début du grand chantier de la réforme de l’impôt sur le revenu pour que ce dernier soit désormais prélevé à la source. « La réforme doit être synonyme de progrès social et écologique » termine Jean-Marc Germain.

Eviter de perdre en 2017

« Le congrès sera le happy-end d’un long processus de discussions » dont l’objectif est de convaincre le public le plus large possible dans l’espoir de rassembler à gauche. Pas tant en vue des régionales de la fin de l’année (c’est trop tard) mais pour la présidentielle. Car sinon, le PS le sait, il n’a que peu d’espoir de passer le premier tour. En donnant son soutien au gouvernement, Martine Aubry a donc fait là un premier pas vers cette union en voulant montrer que le PS pouvait se serrer les coudes dans les moments difficiles, dans l’intérêt commun. Mais cela suffira-t-il à ramener les autres moutons égarés de la gauche tiraillés entre leurs différends et leur égo ? De belles joutes verbales s’annoncent peut-être, une fois qu’on en aura fini avec le cirque chez les Le Pen…

Olivier COLLET

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