Les Macronistes tourangeaux : « on ne va pas au Sénat pour manger des madeleines »

La République En Marche présente une liste de 5 noms pour les élections sénatoriales.

Quand le parti du président de la République fait une conférence de presse à Tours, on se demande toujours pourquoi il y a autant de monde. Ce jeudi, La République En Marche présentait sa liste pour les élections sénatoriales du 24 septembre. Une liste de 5 noms. Mais autour de la table, ils étaient une douzaine. Plus une deuxième douzaine dans l’assistance. Le tout filmé à la façon Facebook Live. Même un jeune militant a posé une question (évidemment corporate) à la façon d’un journaliste. C’était plus un fan club qu’un rendez-vous pour obtenir des réponses…

Le tout a duré 1h, dont près de 40 minutes de discours pour dire ô combien c’est bien le Sénat, que c’est beaucoup plus moderne que ce que l’on veut bien croire et surtout que c’est un bel objectif quand on veut faire de la politique¸ un poste « dynamique » pas « un graal en fin de carrière ». En prononçant ces mots, le député de Tours Philippe Chalumeau visait sans nul doute Serge Babary, le maire septuagénaire de Tours qui ambitionne de quitter son poste pour la Haute Assemblée, sous la bannière du parti Les Républicains. Le tout, 3 ans et demi seulement après son élection à l’Hôtel de Ville.

Objectif : avoir un élu sur trois possibles

Mais bon, qu’on se le dise, le Sénat tous savent bien que ça ne passionne pas les foules. Cette élection programmée le dimanche 24 septembre ne concerne qu’un peu plus de 1 500 électeurs en Indre-et-Loire (contre 400 000 aux présidentielles). Il y a trois postes à pourvoir et du suspense sur le nom des futurs élus mais vu que seuls des « grands électeurs » (maires, conseillers municipaux et citoyens nommés par les élus) sont aptes à glisser un bulletin dans l’urne, on a une petite idée de ce que ça peut donner. Indice : la droite devrait bien y figurer après son succès aux élections de 2014.

Cela dit, sur les trois postes à pourvoir, La République En Marche du 37 espère bien placer au moins une personne (plus ce serait une sacrée surprise).

Martine Chaigneau, en position éligible.

Pour cela, elle compte capitaliser sur ses succès électoraux du printemps aux présidentielles et aux législatives, sur les 23 élus qui ont parrainé Emmanuel Macron avant la présidentielle et sur les 2 870 militants revendiqués dans le département (une équipe désormais menée par Philippe Perruchon, même si c’est toujours le député Chalumeau, historique meneur du mouvement, qui prend la parole en premier et se met au centre de la table).

Des candidats déjà grands routards de la politique tourangelle

LREM37 repart donc en campagne. Vous ne verrez pas d’affiches, ça se fait en catimini dans les bureaux des maires : « on en a déjà vu plus de 160 » nous dit-on (le département en compte 244). Une priorité : « la ruralité, car la métropole ne représente que 27,8% du corps électoral. » D’ailleurs, c’est une élue qui connait bien ce sujet qui part en combat en tête de liste : Martine Chaigneau. Ex-PS, maire pendant 13 ans, longtemps vice-présidente du Conseil Départemental, ce n’est pas une « nouvelle tête », même si son mouvement essaie souvent de mettre en avant l’apparition de sang neuf dans la politique. Aujourd’hui chef de l’opposition au département, elle est élue du territoire de Langeais et a notamment travaillé sur l’agriculture et l’aménagement du territoire. 

« Le Sénat, ce n’est pas être assis dans un fauteuil pour manger des madeleines. C’est un lieu de réflexion où l’on examine les lois » dit-elle pour tenter d’afficher sa détermination. En cas d’élection, elle laissera son canton à sa suppléante.

A ses côtés, un autre conseiller départemental d’opposition, cette fois venu d’Amboise : Rémi Leveau. Il joue la complicité, raconte qu’il a passé un moment très insolite avec un maire sans donner les détails. Et sa collègue candidate se marre de bon cœur à côté. On ne saura jamais pourquoi, tant pis.

3ème de liste : Françoise Amiot, « la rotule » (c’est elle qui a utilisé ce terme, sachant bien que ses perspectives d’élection sont infimes). On la connait bien aussi : ancienne élue d’opposition à Tours, ex-adjointe LR aux finances de la majorité de Serge Babary et tentée par les législatives, elle a rejoint LREM alors que la France était occupée à débattre sur l’affaire Fillon (qu’elle soutenait… avant).

Une liste dissidente

Deux suppléants complètent ce quintet de candidats : Antoine Campagne (maire de Cormery) et Céline Delagarde (élue chinonaise, qui a notamment collaboré avec le sénateur Jean Germain avant de travailler pour sa remplaçante Stéphanie Riocreux suite au décès de l’élu socialiste).

Tiens mais au fait, Stéphanie Riocreux, elle aurait pu figurer sur cette liste, non ? Sénatrice PS devenue marcheuse depuis l’élection d’Emmanuel Macron, elle s’est d’ailleurs portée candidate auprès du parti. Trop tard : « on ne peut pas être tête de liste pour le PS le dimanche puis créer un groupe En Marche le lundi. Les autres ont intégré En Marche bien plus tôt » raille Philippe Chalumeau. Et il ne voulait pas faire « la même erreur » qu’aux législatives avec le cas Marisol Touraine, militante PS mais candidate En Marche non officielle. Donc refus d’investiture pour Stéphanie Riocreux, et apparemment même Emmanuel Macron a approuvé cette stratégie. Du coup, la sénatrice sortante se présentera de manière indépendante.

Autre nom absent de la liste macroniste : Christian Gatard. « Il aurait pu être N°2 » dit Philippe Chalumeau au sujet du maire de Chambray. Mais voilà, le parti voulait absolument une femme en position éligible (Martine Chaigneau, donc). Ca n’a pas plus à Mr Gatard qui devrait faire équipe avec Riocreux pour mettre des épines dans les pieds des marcheurs (ambiance, ambiance…).

Olivier COLLET

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