Le TSO fête ses dix ans avec des performances toutes plus originales les unes que les autres. Et un grand final populaire ce samedi 5 septembre.
La librairie Libr’Enfant de la Rue Colbert n’est pas bien large. Et pourtant s’y entassent une quinzaine de curieux de tous âges et une bande d’artistes aux costumes particulièrement encombrants. Il y a un homme de pierre, des troubadours presque à cheval, une femme à tête de cochon et une conteuse-princesse. Avec sa guitare, un vieil homme assure la partie musicale d’une fable délirante d’un petit quart d’heure durant laquelle chacun comprendra ce qu’il veut. Avec quelques mots, un semblant de scénario et une bonne dose d’improvisation, le Tours Soundpainting Orchestra surprend ainsi le Tourangeau en balade en bas de chez-lui avec des créations éphémères et audacieuses. Un projet mûri depuis 12 mois pour fêter ses dix ans.
Ainsi, jusqu’à ce samedi 5 septembre, celui qu’on se permettra d’appeler le TSO sillonne le quartier Colbert et ses lieux emblématiques pour proposer un catalogue de mini spectacles spécialement imaginés pour eux. C’est par exemple une lecture de poèmes de SDF au café La Barque qui les accueille toute l’année ou un mégaboeuf à l’Hôtel Colbert. Pour les construire, Angélique Cornier – fondatrice de l’ensemble – s’est associée avec ses amis américains du Strike Anywhere. « On a toujours voulu fêter ces 10 ans dans le quartier Colbert où j’ai moi-même habité. Au début, nous étions partis sur l’idée de faire quelque chose autour du Petit Prince. Finalement, on a demandé aux habitants et aux commerçants de nous raconter des histoires autour du quartier. C’était pafois juste une phrase ou une sensation mais cela nous a permis de créer ce programme et une carte à partir de leurs mots. D’ailleurs cette carte nous aimerions qu’elle soit pérenne. Qu’elle serve par exemple aux touristes ou à d’autres artistes. »
Samedi, 50 artistes et habitants réunis pour chanter ensemble
Angélique a aussi demandé aux New-Yorkais de Strike Anywhere de réfléchir à partir du ressenti des Tourangeaux. Bien que la plupart des artistes ne connaissaient pas du tout Tours. Ce qui était d’autant plus intéressant selon l’équipe du TSO. « Le quartier Colbert n’est pas assez mis en valeur, Parfois on exagère dessus, on dit qu’il est ‘mal rangé’. Pourtant, des endroits comme ça, il en reste peu » insiste la tourangelle qui redécouvre encore des parcelles de la rue qu’elle arpente pourtant depuis si longtemps : « je n’étais par exemple jamais rentrée chez le disquaire ou dans certains restaurants ». Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Formée au Soundpainting aux Etats-Unis avant de fonder l’ensemble tourangeau, Angélique Cornier veut aujourd’hui poursuivre la diffusion de cet art visuel et sonore : « il existe près de 1 200 signes, c’est un peu un langage universel. On peut se comprendre sans se connaître » explique-t-elle d’autant qu’une large part des performances est toujours dirigée vers l’improvisation et l’échange. « C’est hyper accessible. En 3h on peut déjà avoir de bonnes bases » explique celle qui va réunir samedi un groupe d’amateurs pour former le Choeur Colbert.
De nouveaux projets à New-York
Ce spectacle prévu à 18h sera le clou de la semaine. Il mélangera artistes et anonymes du quartier ce qui devrait faire un groupe de 50 personnes. « A chaque fois, on a des lignes directrices, des trames. Mais le reste c’est de l’impro. Donc on ne sait pas encore ce qu’il va se passer. » Une phrase qui vaut aussi pour l’avenir d’Angélique Cornier qui, engagée dans d’autres projets, ne sait pas encore à quoi ressemblera le futur du TSO. Cmme elle l’a déjà fait en 2012, elle aimerait bien retourner à New-York avec ses amis pour d’autres projets. Des ateliers de Soundpainting débuteront aussi en octobre avec Courteline. Pour les 10-15 ans ou les adultes. Et ce sera le jeudi soir.
Olivier COLLET
Pour en savoir plus sur le Tours Soundpainting Orchestra et les spectacles des dix ans rendez-vous sur son site www.tourssoundpaintingorchestra.com
