Comment va la Loire ? Premier diagnostic après l’analyse d’un comité d’expertise

Programmé dès 9h lundi 24 novembre, le prochain conseil municipal de Tours permettra notamment l’organisation d’un débat sur la politique à mener en faveur de la Loire. Ce thème est cher à l’actuelle municipalité qui a œuvré pour la création d’un Parlement de Loire, dans l’idée de donner une sorte de statut au fleuve, comme si c’était un citoyen à part entière, afin qu’il y ait davantage de possibilités de le défendre.

« Il faut que tout le monde prenne conscience que c’est un sujet essentiel. S’il n’y a pas de politiques publiques qui inversent les choses on va vers des difficultés énormes » plaide le maire Emmanuel Denis. Ainsi, l’élu invitera en séance les représentants d’un comité qui a dressé un état de santé de la Loire. Un groupe d’une centaine de personnes comprenant des scientifiques et des personnes ayant un lien de proximité avec le fleuve.

« Dans un moment où la parole scientifique n’est pas toujours écoutée c’est important d’avoir ce regard » justifie Stéphane Houques, le conseiller municipal en charge du sujet. 17 thèmes ont été définis comme la qualité de l’eau, l’aspect des paysages ainsi que la présence, ou non, de poissons migrateurs. Bilan : « Tout le monde est inquiet » tranche Bruno Marmiroli de la Mission Val de Loire qui a coordonné le travail.

Le chercheur Mathieu Bonnefond de la section géographie de l’Université de Tours a participé au programme et liste les points de vigilance : la présence de microplastiques dans l’eau, celle de polluants éternels, de pesticides ou de métaux lourds. « On parle de la qualité de l’eau mais on devrait aussi s’intéresser à celle des sédiments car beaucoup de choses y sont stockées, et ils mettent plus de temps à s’évacuer » déclare le spécialiste. Des polluants présents dans le sol de la Loire pourraient donc ainsi contaminer durablement une zone.

Par ailleurs, « la population de poissons est totalement déséquilibrée avec des espèces invasives qui posent des soucis » selon Mathieu Bonnefond. Même une espèce comme le castor – dont le retour est une bonne nouvelle – peut entraîner des troubles en raison des impacts de son mode de vie (en particulier les barrages). Cependant, l’universitaire ne manque pas de souligner les points positifs, comme la bonne reproduction des sternes en 2025 après plusieurs années difficiles (notamment grâce à la fin du feu d’artifice du 14 juillet au centre de Tours) ou l’augmentation des populations de loutres.

« On n’a pas de réponse binaire qui dit que ça va ou ne va pas » résume Stéphane Houques pour synthétiser. « On a des alertes, à nous maintenant de voir quel travail on fait pour englober la Loire au milieu de la ville » ajoute l’élu. Ce sera au conseil municipal d’en débattre puis d’en décider.

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