La trêve hivernale vient de débuter. Jusqu’au 31 mars, impossible d’expulser une personne d’un logement, par exemple parce qu’elle ne paye plus son loyer. Cela signifie aussi un renforcement des dispositifs d’hébergement d’urgence, avec plus de 700 places pour l’agglomération tourangelle. Mais on sait que ce n’est pas suffisant : il y a toujours des personnes qui dorment à la rue, ou dans des squats. 69 situations de sans-abrisme ont ainsi été recensées lors de la dernière édition de la Nuit de la Solidarité en octobre 2024.
« Les associations estiment à plusieurs centaines le nombre de personnes mal logées ou en hébergement précaire » complète la ville de Tours qui s’associe en ce mois de novembre à la campagne de plusieurs associations afin de trouver de nouvelles options de logements.
« A Tours, pour n’avoir plus personne à la rue, il n’y a pas 36 solutions, il y en a 3 500 » clame le slogan sous lequel s’affichent les logos de structures comme Habitat et Humanisme, Emergence, Emmaüs ou Utopia 56 (qui vient en soutien aux migrants mineurs). La phrase fait référence à une estimation : 3 500 espaces immobiliers seraient inutilisés chaque nuit dans la commune, que ce soit des logements vides, des bureaux inoccupés en dehors des heures de travail ou de simples chambres d’amis, chauffées mais vides.
Ces chiffres « disent avec clarté l’intensité du gaspillage immobilier qu’il ne tient qu’à nous de réduire » plaide le collectif qui veut donc encourager les propriétaires ou citoyens à mettre à disposition ces pièces vides pour éradiquer le mal-logement.
A partir de ce mardi 4 novembre, le site www.tours.fr permettra aux particuliers, chefs d’entreprises ou propriétaires d’indiquer leurs possibilités de logement, ou à défaut de faire un don (en temps ou en argent). L’occasion de découvrir l’existence de structures comme J’accueille, dédié à la réception de personnes réfugiées en chambre d’amis, ou Bureaux du Cœur, pour les entreprises prêtes à installer des lits dans leurs locaux.
« Au-delà d’une réponse d’urgence, ce projet est une manière de repenser, sur le long terme, les politiques publiques d’accueil » plaide la mairie tourangelle qui n’en est pas à son coup d’essaie dans ce domaine. A plusieurs reprises, elle a débloqué des moyens pour loger des personnes sans solution que l’Etat ne prenait pas en charge. Elle a aussi organisé une grande collecte de duvets et espère voir aboutir un projet de Maison de l’Hospitalité – promis dans la campagne électorale en 2020, mais encore au stade d’ébauche. oHo
