Depuis le 26 mai 2025, plus aucun burger ne sort des cuisines du Bistrot Calico à Tours. Sur Google, la fiche du restaurant de la Rue Colbert affiche en rouge la mention « fermé temporairement » et sur place une affiche prévient aussi qu’il est désormais impossible de commander à manger.
Le problème : un effondrement nocturne survenu dans la cuisine, après le départ du personnel. « C’est très frustrant et vexant car le restau partait bien. On avait réussi à créer un endroit où les gens se sentaient bien » raconte le chef Damien, dont les préparations figurent en effet parmi les meilleurs plats de street food qu’on ait goûté ces derniers mois en ville.
« Le local n’a pas bougé depuis l’effondrement. On n’a pas d’indice sur les causes et on en peut pas lancer les procédures de réparation. On est dans les méandres de l’expertise et de l’administratif. Il a fallu relancer des instances qui avaient oublié certains courriers : c’est de la mollesse ou de la négligence et ça rend fou ! » raconte le chef qui sait désormais qu’il ne pourra pas reprendre son activité en 2025 : « Je ne vois pas un monde où ça irait plus vite, ce qui est source de beaucoup d’anxiété. »
S’il a réussi à stopper certaines charges comme le loyer ou les remboursements de son prêt bancaire, l’entrepreneur doit toujours payer plusieurs contrats comme l’abonnement électrique ou Internet. « J’ai repris un job salarié en semaine pour me mettre en sécurité mais il faut que je fasse rentrer de la trésorerie » nous dit Damien qui va donc lancer une activité de chef à domicile pour proposer ses burgers à la demande le week-end.
« Mon employeur actuel m’a dit que si j’avais besoin d’équipement il pourrait me prêter des trucs. L’idée n’est pas de faire du bénéfice, juste d’avoir un parachute » souligne le chef qui compte pratiquer à peu près les mêmes tarifs qu’au Bistrot Calico et se dit déjà « très enthousiaste » à l’idée de refaire les recettes créatives qui font sa signature. Vous pouvez le contacter via ses réseaux sociaux ou par mail bistrotcalico@gmail.com.
Autre professionnelle qui s’est débattue avec les assurances et les créanciers : June Missir, fondatrice d’Amuni Café au 94 Rue du Commerce. Au début de l’été « on a eu un gros dégât des eaux dans l’immeuble. La colonne d’arrivée d’eau a éclaté et tout s’est déversé dans ma cave. Il a fallu deux mois d’assèchement, avec des ventilateurs et des machines qui aspiraient l’eau, puis des travaux de remise en état en septembre » ressasse la commerçante qui est, elle aussi, en phase de lancement d’activité.
« C’est compliqué psychologiquement et financièrement, surtout au bout de la première année et alors que ça prenait bien » raconte l’entrepreneuse qui se réjouit néanmoins du soutien des commerçants du quartier ou de sa clientèle. Ainsi, la cagnotte de soutien lancée sur Leetchi a rassemblé plus de 3 500€, « y compris de gens que je ne connaissais pas ».
Sortie de la paperasse, June Missir rouvre Amuni Café ce mercredi 1er octobre avec une carte légèrement repensée : « J’ai rajouté des salades et des soupes en plus des pizzas », sachant que ses légumes viennent de sources reconnues que sont Les 4 Saisons de la Morinerie de St-Pierre-des-Corps et La Fourchette Paysanne de la Place de la Victoire. De quoi également ajouter des plats du jour à la carte « type lasagne végé ou aubergine parmesane ».
Une formule petit déjeuner voit aussi le jour avec granola maison, tartine ou œufs à la coque. Une offre qui se décline en brunch le samedi de 10h à 15h30. Les influences : une cuisine méditerranéenne, « inspirée de mes racines siciliennes, grecques et orientales ».
« Ça fait du bien de remettre les mains dans le beurre » nous glisse June quand on l’appelle dans ses préparatifs. Sa barista Mathilde reprendra également du service. A noter que le lieu accepte les coworkers.
Olivier Collet