Ce lundi 22 septembre lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies, la France fera suite à la Grande Bretagne ou le Canada et va reconnaitre officiellement l’existence d’un Etat palestinien La démarche vise notamment à plaider pour l’édification d’une solution à deux Etats entre Israël et la Palestine.
Pour faire écho à cette reconnaissance officielle, des appels ont été lancés pour afficher le soutien aux Palestiniens. C’est notamment le cas du Premier Secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure qui a encouragé les maires et les élus municipaux à afficher le drapeau palestinien sur le fronton des mairies et hôtels de ville. Un appel que le maire de Tours, Emmanuel Denis (Les Ecologistes), a décidé de suivre.
La Ville a annoncé en effet dans la journée qu’elle allait hisser le drapeau palestinien sur le fronton de l’Hôtel de Ville pour 24h à partir de 19h ce lundi. « Reconnaître l’État de Palestine, c’est affirmer le principe fondamental du droit des peuples à l’autodétermination. C’est rappeler que nulle conquête territoriale par la force ne peut être légitimée et qu’aucune paix durable ne saurait naître sans justice et réciprocité » justifie la municipalité par communiqué.
Un acte symbolique qui n’est pas du goût de tout le monde. L’élu d’opposition et candidat aux prochaines Municipales, Olivier Lebreton (Les Républicains) a immédiatement réagi par communiqué suite à l’annonce de la ville :
« Loin du débat de politique étrangère qui est le monopole de l’État, une fois de plus, c’est le choix d’une action symbolique volontairement clivante qui est privilégiée, plutôt que celui d’une action fédératrice pour tous les Tourangeaux. À l’heure où les communautés juives du monde entier célèbrent Roch Hachana, le Nouvel An juif, moment de réflexion, de prière pour la paix et de souhaits de réconciliation, il est d’autant plus regrettable de voir notre ville s’engager dans une voie de division. La paix ne se construit ni par des coups de communication, ni en choisissant un camp, mais en créant les conditions du vivre-ensemble. Nous sommes tous attachés à la paix, nous pleurons les victimes de la guerre, mais nous refusons l’instrumentalisation politicienne de ces drames à l’échelon local. […] Nous réaffirmons notre soutien à une solution politique juste et durable, fondée sur la libération des otages, la fin du terrorisme et la reconnaissance mutuelle, afin que chaque peuple puisse vivre en paix et en sécurité […]«
Autre candidat aux municipales à Tours, le député de la 3e circonscription d’Indre-et-Loire, Henri Alfandari (Horizons) a également réagi sur les réseaux sociaux :
« Les mairies sont le symbole de la République. Pour nous réunir tous, elles ne doivent pas devenir des supports d’opinion, sinon elles ne seront plus la maison commune de leurs citoyens. Le premier devoir d’un maire est de réunir et d’apaiser la ville dans toute sa diversité. Notre pays est suffisamment divisé et fracturé pour ne pas instrumentaliser des sujets internationaux à quelque fin que ce soit. »
Finalement dans la soirée, la Préfecture d’Indre-et-Loire a également réagi par communiqué :
« Face à cette décision méconnaissant le principe de neutralité du service public et pouvant constituer un risque de trouble à l’ordre public, le préfet d’Indre-et-Loire a introduit ce soir devant le tribunal administratif d’Orléans, un déféré préfectoral visant à l’annulation de cette décision et à enjoindre au maire de Tours de retirer le drapeau palestinien de la façade de l’Hôtel de Ville ».
Une prise de position officielle attendue par la majorité municipale qui avait limité l’installation du drapeau à seulement 24h en raison justement du risque de réaction de la Préfecture.




