La ville de Tours compte 1 400 rues et au total 400km de voirie. Des grands boulevards comme des petites rues. Des axes à fort trafic routier et d’autres où il n’y a qu quelques piétons dans la journée. “On rénove environ 30km par an” déclare le maire de Tours Emmanuel Denis. Des sites emblématiques comme la Rue Marceau, la Rue d’Entraigues ou plus récemment les rues Buffon et Voltaire. Mais aussi d’autres dans les quartiers résidentiels ou le secteur pavé du Vieux-Tours.
Des travaux nécessaires mais que la municipalité écologiste ne veut plus bâcler. “Avant les services ne savaient faire que de l’enrobé gris” nous explique-t-on. Une habitude qui est en train de changer et qui va continuer de bouger.
Ce jeudi 28 août, les élus ont présenté un guide baptisé Rues à Vivre, sorte de mode d’emploi pour créer des rues adaptées à l’époque, c’est-à-dire qui prennent en compte “la nécessité de s’adapter aux nouveaux modes de déplacement, de prendre en compte le changement climatique, de mettre en valeur les façades et de favoriser les matériaux de réemploi” explique Cathy Savourey, adjointe au maire en charge de l’urbanisme.
Il y a surtout la volonté d’augmenter le nombre de rues spéciales : les rues commerçantes, les rues qui s’adaptent aux grands événements, les rues jardin végétalisées (la première aux Rives du Cher, la 2e bientôt au Sanitas Rue Claude Bernard) et enfin les rues des écoles où la circulation s’arrête à l’entrée et à la sortie des classes (une demi-douzaine aujourd’hui sur 58 écoles, “3 mandats seront nécessaires pour équiper toute la vile”)
A terme, ça fera bien plus de rues où la voiture ne sera plus au centre de l’attention. “Notre volonté c’est de faire en sorte d’améliorer le cadre de vie” détaille Emmanuel Denis qui annonce clairement qu’il veut augmenter les sites piétons “partout où il y aura cette opportunité, comme Place du Monstre qui est aujourd’hui un des endroits les plus prisés”. L’élu reconnait tout de même que ce n’est “pas simple” de concilier des intérêts souvent contradictoires.
Pour parvenir à ses fins, la municipalité promet de la concertation avec les associations et les riverains (ce qui ne réussit pas toujours, comme l’ont montré l’exemple des Prébendes voire des Douets où il a fallu faire marche arrière).
“On veut que les tensions se réduisent petit à petit” plaide le maire, prêt à prendre le temps nécessaire : “Aménager une rue n’est pas un geste anodin et nécessite qu’on prenne le temps” explicite Cathy Savourey. Comprenez : les temps d’études préalables seront rallongés avant chaque chantier, en s’inspirant également de ce qui se faire dans d’autres villes françaises ou étrangères.
“Il faut se poser les bonnes questions et qu’aucun usager ne soit oublié” promet l’adjointe au maire en espérant que son document survive dans le temps, selon les priorités des différentes équipes qui seront aux affaires après les prochaines élections municipales.
Olivier Collet




