Situé en haut de la Rue Nationale à Tours, le Centre de Création Contemporaine Olivier Debré a ouvert en 2017. Pour ses premières expositions, il avait frappé fort avec une immense flaque d’huile ou un tapis de mini cactus dans sa nef monumentale, vestige de l’ancienne Ecole des Beaux-Arts. Depuis, les œuvres présentées dans cet espace nous avaient moins marquées. Une phase qui s’achève avec la présentation du travail de Koen Taselaar.
Artiste néerlandais vivant à Rotterdam, c’est la première fois qu’il expose en France. Touche-à-tout artistique, il maîtrise aussi bien l’art de la peinture que celui de la céramique… ou de la tapisserie. C’est donc avec une œuvre de 19m de long qu’il prend possession du CCC OD jusqu’au 21 septembre 2025 pour une exposition baptisée End and, un jeu de mot autour de la fin.
Et quand on parle de fin, il s’agit bien de fin du monde. Pour préparer son travail, Koen Taselaar est parti à Angers où le château expose la célèbre Tenture de l’Apocalypse, une tapisserie monumentale de la fin du XIVe siècle réputée pour son côté dystopique. Ici, on en découvre une relecture moderne ou un personnage marin semble raconter toute la misère du monde, et en particulier là où l’humanité a fait dérailler la machine.
Remplie de références à l’histoire (les grandes découvertes, un séisme à Lisbonne en 1755…), l’œuvre est également parsemée de clins d’œil à la pop culture en nous montrant des héros d’aujourd’hui, des téléphones portables ou le célèbre trombone qui apportait de l’aide aux utilisateurs du logiciel Microsoft Word dans les années 90-2000. On peut y voir également des références au street art.
La tapisserie de Koen Taselaar est réalisée en coton et acrylique et ne comporte que 12 couleurs. Elle se complète d’une série d’œuvres annexes, dont des fauteuils et tabourets tapissés qui permettent de se poser devant l’œuvre magistrale (à tester car très confortables). On découvre également des sculptures et tapisseries plus petites, dont une au dessin saisissant puisqu’on y voit des pieuvres qui prennent possession de notre monde, manière de dire que ces animaux sous-marins s’adaptent plus facilement aux changements de climats que nous.
Article publié pour la première fois le 11 février 2025.
