Etudiants-entrepreneurs à Tours, et patrons en Afrique

Uriel et Mohamed commercialisent des kits pour accéder à l’électricité en zone rurale.

1,2 milliard de personnes vivent en Afrique… mais beaucoup n’ont pas d’accès à l’électricité. Aujourd’hui, les grandes villes sont globalement équipées. En revanche, dès que l’on s’éloigne des grands centres économiques, et que l’on s’écarte des principaux axes de communication, les lignes électriques se font plus rares. Voire inexistantes. Nous avions par exemple pu le constater il y a un an lors d’un reportage dans un petit village du Togo pour 37 degrés.

Aujourd’hui, les habitants de ces zones rurales cherchent souvent des solutions pour s’éclairer ou recharger leurs téléphones. L’énergie solaire en est une, et c’est le créneau choisi par Uriel et Mohamed. Ces deux jeunes ont achevé leurs études à l’IAE de Tours en 2017. Depuis, ils sont étudiants-entrepreneurs et partagent leur temps entre la Touraine (en général dans les bureaux de Mame) et la Guinée Conakry, pays où ils développent leur business et emploient déjà 5 personnes. Leur projet Bii-Mwinda a été récompensé par un prix Pépite fin 2018… Rencontre avec Uriel Loutina pour les détails :

 

D’où est parti votre projet ?

On a commencé à y penser en 2015 lorsqu’on était en école d’ingénieur en génie énergétique. Tout est parti de nos expériences communes en Afrique subsaharienne : on constatait que les enfants avaient du mal à étudier faut d’accès à l’énergie en zone rurale. Ils n’avaient que des moyens rustiques : des bougies ou des lampes à pétrole. Insuffisant pour étudier et dangereux avec les risques de peu. Nous avons donc cherché une solution à base d’énergie renouvelable.

A quoi ressemblent votre kit solaire ?

Ils sont composés d’un panneau solaire mais également d’une box qui abrite une batterie et une intelligence gérée par une plateforme. Ensuite nous pouvons y ajouter des accessoires fournis par nos soins : lampes ou port de charge pour téléphone, et même une télévision ou un congélateur selon la gamme de produit de nos abonnés. A savoir que la gamme de base permet au moins de s’éclairer et de charger son téléphone.

Combien ça coûte ?

Avec des composants de haute technologie, on a réussi à faire baisser les coûts. Pour notre entrée de gamme, là où nos adhérents payaient entre 24 et 30€ par mois pour la lumière et la charge de téléphone, nous parvenons à descendre à 9€ mensuels sur une durée de 18 mois. Et à l’issue de ce délai, les familles deviennent propriétaires de leurs kits. Nous respectons également les normes électriques européennes.

Où faites-vous fabriquer vos produits ?

Nous avons plusieurs usines : en Afrique du Sud ou en Asie, pour les batteries. Nous piochons à différents et une partie du montage est assurée par les populations locales de Guinée.

Vous ne travaillez qu’en Guinée ?

Initialement on devait commencer par le Congo mais après une étude de marché nous avons constaté que plus de personnes n’avaient pas accès à l’énergie en Guinée Conakry, pays d’où Mohamed est par ailleurs originaire. Nous avons donc choisi ce pays où nous travaillons principalement en zone rurale, mais nous avons également des solutions pour les particuliers qui vivent en ville.

Vous faites donc des allers-retours entre l’Indre-et-Loire et la Guinée ?

Tours est notre QG : la partie ingénierie ou la recherche-développement sont faites ici, mais nous allons souvent en Afrique pour le travail de terrain. Nous y allons par exemple été pendant 4 mois cet été. Sur place, nous avons embauché 5 personnes pour la vente, et nous projetons d’ouvrir deux nouvelles boutiques prochainement. Nous disposons également de dépôts pour stocker nos produits. A terme, notre objectif est d’embaucher 10 nouvelles personnes et vendre 500 kits.

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