A 150 ans, les Halles de Tours cultivent leurs atouts

Elles seront en fête tout le week-end en attendant leur rénovation.

François Serin n’est pas un commerçant historique des Halles de Tours. Certains sont là depuis bien plus longtemps que lui. Mais à 58 ans, le boucher est un personnage du ventre de Tours. En plus, il a pris la tête de l’UCH (l’association des commerçants) qui compte une soixantaine de membres (un très bon chiffre vu qu’il y a environ 80 commerces dans et autour des Halles).

« Je me souviens des Halles quand j’avais 8-10 ans… On allait faire les courses avec mon père. Il y en avait partout, plein de victuailles ! On regardait tout ça avec des yeux énormes… » Un enfant d’aujourd’hui pourrait assez facilement dire la même chose, « mais c’est difficile de décrire les Halles. C’est tellement complexe et varié. Tout le monde n’a pas le même caractère. Le mieux, c’est de venir voir » glisse François Serin.

Ayant fait toute sa carrière dans l’agroalimentaire (l’alimentation animale, le commerce de bestiaux puis le commerce de viande), le commerçant s’implique aujourd’hui pour conserver une véritable vie de quartier tout en garantissant son avenir économique dans un contexte hyper concurrentiel : « depuis 5 ans, j’ai vu une volonté de se maintenir au niveau, de faire mieux. Un gros tiers des commerces ont par exemple été refaits. Face à Grand Frais, l’Arrivage ou la grande distribution nous n’avons pas le choix. Il faut garder notre niveau et entreprendre des choses nouvelles comme la communication sur Internet et via les réseaux sociaux. » C’est d’ailleurs sur le web que les Tourangeaux étaient invités à s’inscrire pour le déjeuner des 150 ans des Halles. Les 500 places ont trouvé preneur plus vite que prévu et le service se fera à guichets fermés ce dimanche.

De nouvelles animations tous les ans

« Chaque jour je me dis qu’il y a de nouvelles choses à faire aux Halles » poursuit le président de l’UCH qui planche depuis une bonne année sur cet anniversaire. C’est pour ça que les 150 ans sont célébrés en 2017 et non en 2016 (la date officielle) : le quartier voulait quelque chose de grand et comme les préparatifs ont débuté tard, il a fallu décaler un peu les festivités… Le résultat est à la hauteur : dégustations, animations, repas… Les Halles seront incontournables pendant le week-end du festival Tours et ses Francos Gourmandes qui débute ce vendredi 15.

« C’est un exploit de pouvoir faire tout ça. On va passer à une autre étape, faire un grand pas. Mais compte tenu de l’ambiance générale du commerce nous n’avons pas le choix : soit on bouge, soit on disparait. Ce week-end, c’est notre première façon de bouger. On ne fera pas ça tous les ans mais on va essayer de trouver de nouvelles idées » complète François Serin qui compte proposer une animation phare une à deux fois par an. Une nouvelle soirée VIP parrainée par une célèbre agence immobilière tourangelle est par exemple en préparation après un premier essai réussi.

Gros succès auprès des touristes

« Aujourd’hui, les Halles rayonnent bien en dehors de Tours. On est adaptés à la fête. A Noël les clients viennent de Châteauroux, Bourges, Le Mans ou Orléans… On a une telle offre que l’on séduit aussi les touristes l’été, y compris les étrangers. Mon épouse qui tient le kiosque parle anglais et allemand tout l’été et mon voisin fromager vend beaucoup de Ste-Maure aux visiteurs.

Le plat du repas de la Grande Tablée prévu ce dimanche

Désormais, François Serin et ses collègues attendent beaucoup de l’appel à projets de la ville de Tours pour rénover le bâtiment, à l’intérieur comme à l’extérieur : « les dossiers doivent être déposés mi-octobre. On attend… » dit-il simplement. Satisfait de l’initiative, il attend un vrai choc de modernité : « un commerce ça se rénove régulièrement, tous les 7 à 10 ans. Les Halles sont sous cette forme depuis 40 ans à part des travaux techniques en 2007. Il faut vraiment faire quelque chose. »

Bientôt des livraisons à domicile depuis les Halles ?

Comme modifier leur aspect extérieur, le bâtiment était jugé ouvertement moche par pas mal de monde ? « Je suis réservé. Les architectes qui l’ont conçu avaient certainement leurs raisons de le faire comme ça. Il faut se remettre dans l’ambiance de l’époque. C’est facile de critiquer au bout de 40 ans. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas étudier de solutions, mais il faut faire retomber la pression.

François Serin est aussi partisan de la technique de l’apaisement sur le dossier sensible des parkings (des places ont récemment été supprimées pour élargir les trottoirs à l’ouest des Halles) : « je n’entends pas beaucoup de gens dire qu’ils ne peuvent pas venir. Dans toutes les villes de France et d’Europe on assiste à une diminution des places de parking. Le mouvement est quasi incontournable. Il faut s’adapter, et profiter des opportunités. » Par exemple, l’association de commerçants travaille sur l’hypothèse de la création d’un service de grooms pour porter les courses jusqu’aux voitures des clients. Voire même à livrer à domicile. Un chantier de plus.

Olivier Collet

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