L’Indre-et-Loire est le dernier département de la région Centre-Val de Loire sans aucune éolienne. Ce n’est pas faute d’essayer : de nombreux projets essaient d’implanter des mâts dans le département afin d’utiliser la force du vent pour produire de l’électricité. Mais à chaque fois ils se heurtent aux résistances locales, avec des refus de mairies, de riverains ou d’associations. Le dernier en date à Sepmes, où le Conseil d’Etat a définitivement annulé un projet d’installation de 4 éoliennes pour protéger un oiseau rare en danger : la cigogne noire.
Ces écueils ne découragent pas les promoteurs. Par exemple il y a toujours un dossier en cours au nord d’Amboise, malgré l’opposition du Château Royal ou de l’animateur TV Stéphane Bern. Par ailleurs, la société BayWa r.e. essaie de réaliser un parc à l’extrême sud du département, du côté de Bossay-sur-Claise et Yzeures-sur-Creuse.
La clé du succès selon elle : s’attirer un maximum de sympathie de la population locale. Une méthode éprouvée, puisqu’on a par exemple vu des projets de financements participatifs qui promettent un retour sur investissements en échange d’un soutien financier et moral. Là, l’idée est plus fine : un partenariat avec le festival musical Yzeures’N’Rock qui reçoit Mc Solaar, Dub Inc ou Adé du 1er au 3 août à Yzeures’sur-Creuse.
Dans un communiqué, BayWa r.e annonce financer en partie des batteries solaires qui vont soutenir l’alimentation électrique de l’événement… et donc réduire la dépendance aux groupes électrogènes très consommateurs d’énergies fossiles. Une démarche qui se fait « suite à la charte de concertation signée en juillet 2024 avec la commune d’Yzeures-sur-Creuse, qui prévoit un accompagnement des projets écologiques et citoyens dans la durée. »
Sous-entendu, l’entreprise s’engage à apporter de l’argent sur le territoire en espérant un meilleur accueil de ses éoliennes. Elle présentera d’ailleurs son plan via un stand sur le festival : un projet de 4 mâts lancé en 2023 et toujours en instance (une enquête publique pourrait avoir lieu d’ici quelques mois si le dossier est jugé recevable). Néanmoins, malgré cette initiative, rien ne dit que la démarche ira au bout, des recours judiciaires risquant de l’entraver, ou au moins de le faire traîner.