N°2 de la liste de l’union de la droite derrière Philippe Vigier (UDI) pour les élections régionales de décembre, l’élu des Républicains répond à 5 questions avant le lancement officiel de sa campagne dimanche à St-Cyr-sur-Loire…
Votre adversaire en Indre-et-Loire Jean-Patrick Gille affirme que, même si vous ne pouvez pas le dire publiquement, vous êtes obligés de reconnaître que le bilan de François Bonneau est bon…
La gauche socialiste régionale est à la fois sourde et aveugle. Quelques chiffres montrent bien que ce bilan est catastrophique : de 2005 à 2015 le chômage a deux fois plus augmenté que la moyenne nationale. On est passé d’un taux de 7,7 de chômeurs à 9,7%. Il n’est pas totalement fautif mais on ne peut pas dire que les pouvoirs régionaux ont été accentués – et encore renforcés récemment par la loi NOTRE – et en même temps s’exonérer de toute responsabilité. Quand on décide de la question de la formation ou de l’apprentissage on a sa part. Le bilan est aussi mauvais sur la dette : elle était de 100€ par habitant en 1998, et elle est de 330€ aujourd’hui. La fiscalité sur la carte grise est passée de 20€ à 40€. Nous ce que l’on veut ce n’est pas maintenir les aides aux entreprises pour l’apprentissage mais les étendre. On pourrait aussi créer un grand signal autour de la valeur du mérite, récompenser le travail en offrant le logement aux meilleurs. La gauche refuse la puissance politique.
Ca compte d’être bien vu à Paris pour gouverner la région ?
La première chose qui importe c’est la volonté, le courage. Beaucoup d’élus de gauche y compris François Hollande ne l’ont pas et se contentent de commenter. Un homme politique est là pour décider et agir. Les Français sont tellement désespérés qu’ils attendent une vision, un cap et du courage. Oui le poids politique de Philippe Vigier, son expérience d’élu local, sa connaissance de la région, les miennes ou celles de la députée Claude Greff (tête de liste en Touraine, ndlr) voire de Nicolas Forissier, ancien secrétaire d’Etat à l’agriculture, ça compte. La puissance politique est de notre côté.
Ces dernières années on vous a souvent vu dans les médias nationaux… Du coup, on se demande si la région ça vous intéresse vraiment ou si c’est juste une bonne tribune ?
Ca m’intéresse fondamentalement, je suis maire d’une commune rurale (Neung-sur-Beuvron dans le Loir-et-Cher, ndlr) et président d’une communauté de communes. En créant un forum de l’emploi et en supprimant une taxe comme je l’ai fait je démontre que la politique peut changer la vie de nos concitoyens. Que l’ambition personnelle passe derrière l’intérêt général.
Votre premier adversaire dans ce scrutin c’est François Bonneau et le PS ou le FN ?
On ne gagne jamais contre mais pour. On sera jugés sur notre capacité à proposer un projet audacieux et courageux. On a 4 à 700 personnes par réunion publique départementale, la dynamique est avec nous. On voit cette attente de la population. Le FN monte et progresse quand les responsables politiques ne sont pas capables de faire de bonnes propositions aux Français. Nous répondrons à leurs angoisses et leurs attentes. Je veux faire du Centre-Val de Loire la 1ère région pour les circuits de proximité. Ca existe de manière marginale avec des initiatives que nous encouragerons mais on manque d’une ambition régionale. Nous aurons cette volonté afin de coordonner le monde rural. Par ailleurs, dans le projet que nous présenterons mi-octobre, nous proposeront la création d’un guichet unique départemental pour simplifier l’obtention des aides européennes. Chaque proposition sera budgétisée et datée.
Vous êtes proche de Nicolas Sarkozy… Quelle est son influence dans cette campagne ?
Il nous réunit tous les 15 jours avec les autres têtes de listes des Républicains (Valérie Pecresse, Laurent Wauquiez, Christian Estrosi…) Nous échangeons sur nos projets. Et puis il nous appelle chaque semaine plusieurs fois. C’est aussi l’occasion de préparer des coordinations entre les régions comme avec les Pays de la Loire ou l’Île de France, sur le sujet des transports par exemple. On pourrait créer des partenariats. Je veux que nous soyons les VRP de notre région, en faire une région centrale. Je veux aussi ouvrir le débat avec les élus et les citoyens sur une éventuelle fusions avec les Pays de la Loire. Je ne ferai aucune annonce pour l’instant car il faut discuter avec tout le monde. Mais il y a une vraie logique territoriale Val de Loire.
Propos recueillis par Olivier COLLET