C’est la crise chez les communistes après les mauvais résultats des élections régionales.
Pour la première fois depuis 1986, les communistes disparaissent du Conseil Régional de la région Centre-Val de Loire. En faisant moins de 5% au premier tour le 6 décembre dernier (idem en Pays de la Loire ou Bretagne), la liste l’Humain au Centre n’a pas obtenu le droit de fusionner avec celle de François Bonneau finalement en tête au second tour le dimanche suivant (le PS avait pourtant proposé l’union dès le début de la campagne, sans être entendu). Tout cela signifie que l’extrême gauche n’est pas représentée dans la nouvelle assemblée alors qu’elle avait participé à la dernière mandature avec notamment le Tourangeau Jean-Michel Bodin qui essaie encore de comprendre ce qui s’est passé : la montée du FN, le vote utile au profit des socialistes, l’abstention… Mais en plus de l’amertume de quitter la scène politique régionale, il y a maintenant un autre gros souci pour le PCF et le Front de Gauche : trouver l’argent pour payer la campagne.
A l’échelle de la région, les listes de Nicolas Sansu en ont eu pour environ 300 000€ de frais (impression des bulletins et des tracts, locations de salles…). Sauf que comme les résultats n’ont pas suivi, l’Etat ne remboursera pas cette somme. Et comme si cela ne suffisait pas, les candidats sont dans l’obligation de solder leurs comptes d’ici le 18 janvier en ayant réglé toutes leurs factures. « Nous devons collecter 66 000€ en Indre-et-Loire » explique ce lundi l’ex conseiller régional Jean-Michel Bodin entouré des cadres du PCF37, un parti aux 680 adhérents (c’est plutôt stable nous dit-on) mais qui n’a pas d’argent dans ses caisses pour faire face à ce genre de coup dur.
Un grand banquer à St-Pierre-des-Corps dimanche
Depuis une semaine, les communistes remuent donc ciel et terre pour récolter des dons et régler leur ardoise. Ils ont ainsi lancé une grande souscription publique citoyenne, une première à l’issue d’élections locales (car ils ne sont pas habitués à subir un tel revers dans les urnes). Leur appel semble avoir été entendu : « les premiers retours montrent une certaine sensibilité, même auprès de personnes qui ne sont pas nos électeurs. Nous sommes un grand parti qui sait être solidaire » se félicite le PCF qui affirme avoir déjà trouvé entre 25 000 et 30 000€. Il est possible de l’aider en envoyant des chèques à l’ordre d’ADF-PCF37 à la permanence du 35 Rue Bretonneau (BP 5805, 37 058 Tours Cedex) mais aussi en participant à un banquet organisé dimanche à midi à la Salle des Fêtes de St-Pierre-des-Corps et dont les bénéfices financeront la campagne.
Ensuite, le PCF et ses amis vont reprendre le travail… Labourer le terrain pour tenter de montrer leur détermination et reconquérir l’électorat qui les boude depuis les départementales (disparition également de l’institution en Indre-et-Loire). Une situation que Jean-Michel Bodin juge préjudiciable pour la démocratie, voilà pourquoi il plaide pour une proportionnelle intégrale avec des élections à un tour.
Olivier COLLET