A moins d’une semaine du début de la COP21, l’ADEME Centre-Val de Loire a présenté plusieurs projets exemplaires en matière d’écologie dans la région.
« La France se doit d’être exemplaire et de montrer comment elle fait pour lutter contre le réchauffement climatique » expliquait ce mardi Mohamed Amjahdi, directeur régional adjoint de l’ADEME en Centre-Val de Loire (photo). Il faut dire qu’en accueillant le sommet pour le climat baptisé COP21 à partir de ce lundi 30 novembre et jusqu’au 11 décembre, Paris a la pression : elle doit à la fois tout faire pour qu’un accord sur la réduction des émissions de gazs à effet de serre soit trouvé et il faut aussi qu’elle prouve que notre pays sait y faire en matière d’écologie. D’où une communication massive autour des projets menés dans ce domaine, y compris dans notre région. Est-ce seulement pour se donner bonne conscience ? Eléments de réponse à suivre.
L’ADEME est une agence gouvernementale qui distribue des fonds publics. Voilà pourquoi c’est elle qui met l’accent sur cette transition énergétique en marche avec des exemples concrets. Depuis 2007, elle a consacré 90 millions d’euros à divers projets en Centre-Val de Loire dont 13 millions en Indre-et-Loire. Avec 15 salariés, elle répond aux demandes des collectivités ou des entrepreneurs mais va aussi vers ces acteurs pour les convaincre par exemple de construire écolo. « On fait de l’accompagnement en amont comme sur les études » explique Mohamed Amjahdi qui s’appuie aussi sur l’Agence Locale de l’Energie 37 à Tours dont les conseillers sont qualifiés pour guider les décisionnaires. Face à son succès, elle va même devoir déménager sous peu de la Rue Marceau pour s’agrandir.
Parmi les dossiers suivis ces derniers temps, on pourra citer un travail sur le groupe scolaire de Rochecorbon. Engagé en 2011, il a permis de diviser par 4 sa consommation d’énergie avec un investissement total de 800 000€ dont 100 000€ de l’ADEME. Même aide pour la Fédération Française du Bâtiment de St-Cyr-sur-Loire passée d’un chauffage électrique à la géothermie. Que ce soit via le bois, le solaire thermique ou donc la géothermie, le chauffage est donc un poste sur lequel de grosses économies peuvent être assurées « tout en augmentant le confort » précisent les experts. 5 millions d’euros y ont été consacrés cette année, des villes comme Blois et Bourges ont totalement revu leur fonctionnement, Tours et St-Pierre-des-Corps ont engagé des démarches en ce sens.
Malgré ces signes encourageants, « on est encore loin des objectifs » reconnait Mohamed Amjahdi. Voilà purquoi l’ADEME a renouvelé récemment son grand appel à projets pour octroyer jusqu’à 500 000€ de subventions à des collectivités : « une cinquantaine de dossiers ont été déposés dans la région soit 10% du total des candidatures du pays ce qui nous a surpris. Dans un premier temps nous avons retenu 10 lauréats dont Touraine Côté Sud aidé pour l’achat de 10 véhicules électriques, la mise en place de vidéoconférences une déchetterie d’entreprise et des réhabilitations de bâtiments. Maintenant l’objectif c’est que ceux qui n’ont pas été retenus deviennent lauréats notamment en se regroupant. » Dernier point de satisfaction pour l’organisme public : au final, les aides qu’il verse ne représentent que 5 à 15% des projets dits à énergie positive réellement menés. Preuve que les mentalités bougent d’elles-mêmes bien que de nombreux professionnels restent encore à convaincre.
Olivier COLLET