François Bonneau peut-il être fier de sa victoire ?

Le président sortant de la région Centre-Val de Loire permet à la région de rester à gauche.

Moins d’1% et 10 000 voix séparent la liste PS-PRG-UE-EELV-Cap21 du président sortant de la région Centre-Val de Loire François Bonneau de l’alliance LR-UDI-Modem conduite par Philippe Vigier. Une victoire à l’arrachée obtenue grâce aux reports de voix écologistes et du front de gauche notamment, tandis que la droite ne pouvait compter que sur Debout la France ou l’UPR. Troisième au soir du premier tour, la gauche a donc réussi le pari de s’imposer ce dimanche 13 décembre et surtout de faire mentir tous les sondages qui couronnaient Philippe Vigier.

Comment la gauche a-t-elle fait pour gagner alors que le contexte national lui était défavorable ? On peut clairement y voir une prime à l’homme François Bonneau, à sa simplicité, sa pugnacité, son énergie et donc son bilan salué par les experts et la presse. La politique nationale n’a pas été primordiale dans cette élection, en revanche les politiques locales ont pu jouer. Car là où l’on votait massivement à droite il n’y a encore que quelques mois, on place aujourd’hui la gauche largement devant. A Tours (presque 49%), à Joué-lès-Tours ou encore à Orléans, la capitale de région pourtant bastion de la droite. Même St Avertin a failli virer à gauche à 100 voix près alors que cela fait partie des communes très engagées à droite.

Alors bien sûr, on pourra dire que Tours et Joué manquaient de représentants connus sur la liste de Philippe Vigier menée par Claude Greff en Touraine et qui faisait la part belle au rural. Une erreur de campagne selon le maire de Tours Serge Babary qui préférait expliquer ainsi une partie la défaite plutôt que d’y voir un revers pour sa politique municipale. Aurait-il dû y aller ? Ca n’aurait sans doute pas changé la donne. Mais en tout cas son premier adjoint Jacques Chevtchenko n’a peut-être pas assez fait campagne.

Bref ce dimanche soir, la gauche a de bonnes raisons de pavoiser. Elle conserve la région Centre-Val de Loire pour six ans mais elle a sérieusement vacillé. Car en 2010 c’est avec 51% des voix que François Bonneau l’avait emporté. Depuis le FN a rebattu les cartes et devient un acteur majeur de l’assemblée régionale capable de se faire largement entendre avec ses 17 élus, seulement trois de moins que la droite (40 à gauche). François Bonneau donc intérêt à être chaque fois capable de faire le plein de voix dans sa majorité plurielle avec les Verts pour éviter d’avoir à subir des revers. Il ressort de ce scrutin conforté mais pas renforcé. Une mention assez bien en somme, à laquelle on ajoutera ce commentaire : « doit faire ses preuves. » Les nouveaux élus en ont conscience.

Olivier COLLET

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