Un article où l’on parle aussi de la future loi bientôt en vigueur sur les ondes électromagnétiques…
Le vice-président de Tour(s)Plus en charge du numérique nous l’a assuré fin décembre : il veut du wifi dans tous les lieux publics de l’agglo dans le courant du mandat, donc d’ici 2020. Wilfried Schwartz nous expliquait d’ailleurs qu’une étude de faisabilité allait être menée dès cette année pour 20 000€.
A la ville de Tours aussi on se penche sur ce dossier, via Thibaut Coulon mais il n’y a pas que l’adjoint au maire qui se préoccupe de la question. Il y a aussi l’un des meilleurs empêcheurs de tourner en rond du conseil municipal actuel : le Vert Emmanuel Denis. Ce jeudi il nous l’affirme : « le wifi public à Tours, c’est un sujet de conflit. On sait que des décisions sont imminentes mais on a très peu d’infos sur le sujet ». En plus de ça, il n’en voit pas du tout l’intérêt : « aujourd’hui tout le monde a la 3G ou la 4G… Les touristes ont le wifi à l’hôtel… Quel est le plus économique ? C’est de l’affichage ! ». Il réclame donc un débat citoyen sur la question, en espérant que les Tourangeaux trouveront ça aussi inutile que lui (surtout quand on leur présentera la facture).
Wifi et antennes relais : bientôt une loi pour plus de réglementation
Puisqu’on parle du wifi… Savez-vous qu’il sera, selon toute vraissemblance, interdit dans les crèches dans une poignée de jours ? Ce jeudi 29 janvier, la députée EELV du Val-de-Marne Laurence Abeille devrait faire adopter sa loi sur les ondes électromagnétiques après un travail acharné de deux ans et une lutte sans fin contre les lobbys des télécoms. L’éradication des ondes wifi dans les établissements accueillants des enfants de moins de 3 ans est la mesure phare de ce texte de 8 articles qui a déjà reçu l’aval du Sénat et que l’Assemblée Nationale doit définitivement valider cette semaine.
L’élue écolo – qui a chipé sa circonscription historiquement à droite lors des dernières législatives – était à Tours il y a quelques jours pour observer une spécificité locale : la cartographie des 141 antennes relais de la ville et de l’agglo qui est, rappelle Emmanuel Denis, « le fruit d’un long combat militant et s’inscrit totalement dans l’esprit de la loi de Mme Abeille : mise en application du principe de précaution, concertation large des citoyens et associations ». « A ma connaissance cette initiative est unique en France. Les bonnes idées viennent des villes avant de remonter au niveau national » précise la députée qui aimerait bien voir un tel concept élargi mais se heurte aux intérêts des opérateuirs surpuissants et capables de sortir de gros moyens pour convaincre autour d’eux : « leurs attaques ont été permanentes ».
Du coup, par rapport au projet initial, la loi a été très édulcorée et vidée de ses mesures contraignantes. Un seul exemple, à propos du wifi dans les écoles : les établissements auront juste l’obligation d’informer le conseil d’école de l’installation de réseau Internet sans fil dans l’établissement alors qu’au départ le texte prévoyait un vrai débat interne. C’est certes une avancée par rapport au flou actuel, mais ça ne laisse pas beaucoup de place à l’opposition. Quant à l’interdiction du wifi en crèche, aucune sanction n’est vraiment prévue si ce n’est pas respecté et il n’y aura pas spécialement de contrôles. C’est interdit, c’est tout.
Reste que, pour la première fois, un texte officiel fait mention du mot « électrosensibilité », un terme « symbolique » diablement difficile à imposer malgré la recrudescence de cas avérés d’intolérances aux ondes, notamment celles des antennes relais des réseaux de téléphonie. Leurs niveaux vont désormais être mieux encadrés afin de ne pas dépasser un certain seuil et ce en mettant par exemple ces équipements le plus haut possible. Chez-nous, c’est d’ailleurs parce qu’aucun point suffisamment élevé du quartier des Halles n’a pu accueillir d’antenne en toute sécurité qu’il en est toujours dépourvu. Donc si l’on n’y capte pas bien, c’est pour que ses habitants dorment tranquilles. Un concept qui pourrait s’étendre à tout le pays avec le texte de Mme Abeille et malgré le manque de bonne volonté des opérateurs.
Olivier COLLET
W. Schwartz « faorable » à la tenue de débats sur le wifi
Ce lundi, le vice-président de Tour(s)Plus en charge du numérique Wilfried Schwartz a tenu à réagir à la suggestion de débat des Verts : « si des communes souhaitent organiser des débats publics, l’agglo s’y associera. Je suis favorable à la tenue de réunions d’informations mais c’est aux mairies de prendre la décision de les organiser. Comme c’est aux communes de choisir si elles veulent mettre en place le wifi public » ce qui est clairement le cas pour Tours. Sur la question du financement, l’élu communautaire précise que rien n’est encore tranché mais il note que l’intérêt du soutien d’un tel dossier par Tour(s)Plus permettra évidemment des économies aux villes qui entreront dans un dispositif commun. Dans ce dossier, le prochain épisode n’est pas attendu avant l’été, donc après les études qui débuteront dans le courant de l’hiver.