Dès le 1er août il faudra payer pour stationner Place Neuve à Tours. Située près de l’arrêt de tram Palais des Sports, ce parking est à proximité immédiate du Centre de Vie du quartier, de la pharmacie, du coiffeur, de la boulangerie ou encore du supermarché Netto qui a remplacé Auchan depuis début 2024. Problème : en journée il est tout le temps plein.
« Il y a des voitures ventouses. Ce ne sont pas des résidents car le matin et le soir on a de la place » assure le patron du supermarché Nicolas Dechabot, s’appuyant sur une étude réalisée avec la mairie. « Il s’agit de gens qui stationnent là pour ne pas payer en centre-ville, qui prennent le train et parfois qui viennent d’autres départements » ajoute-t-il. Une saturation qui pénaliserait ses affaires :
« Le panier moyen d’un Netto est de 28-29€, nous on peine à atteindre 11€. »
Et même si les personnes qui se garent Place Neuve toute la journée font leurs courses au Sanitas, « il est communément admis qu’une place d’un parking de supermarché doit tourner 8 fois dans la journée pour que ce soit rentable » explique Nicolas Dechabot qui justifie ainsi d’avoir demandé à la mairie de faire quelque chose pour encourager la rotation des véhicules. Un dossier qui a mis près d’un an à aboutir :
« Au départ on avait demandé une zone bleue avec un disque, ça me paraissait plus adapté, mais il n’y en a pas à Tours. »
Si le directeur de supermarché prend la parole, il assure le faire avec le soutien des autres enseignes du quartier, ainsi que des professionnels du médical. « Depuis l’arrivée du tram en 2013 la fréquentation a baissé et le panier moyen a plongé » avance l’entrepreneur qui dirige aussi l’Intermarché de la Rue Edouard Vaillant (avec parking) et celui de la Rue Charles Gille (sans parking). Après analyse, son établissement avec stationnement dispose d’un panier moyen deux fois supérieur à celui de son adresse de l’hyper-centre… avec le même nombre de clients.
Autrement dit, même si l’enseigne Netto – classée discount – est pensée pour le public modeste du Sanitas, elle a aussi pour objectif d’attirer une clientèle extérieure, « car les supermarchés avec parking sont rares en ville ». Une dynamique qui pourrait alors profiter au coiffeur ou à la boulangerie. Et surtout qui garantira la pérennité du commerce : « Il me faut plus de paniers pour chercher l’équilibre » assure Nicolas Dechabot qui emploie 18 personnes au Sanitas.

Le sujet du stationnement payant Place Neuve n’a pas manqué d’entraîner un grand nombre de commentaires négatifs, surtout après un premier ajout de places payantes dans le quartier Colbert en début d’année et des travaux entraînant la suppression de places de parkings dans les rues du centre-ville. Au Sanitas, le responsable du supermarché ne veut pas se focaliser sur ce sujet unique.
Ainsi, l’association de commerçants qu’il ressuscite pousse des sujets comme l’ajout d’une 2e place de parking pour personnes à mobilité réduite. Autres projets : l’accompagnement d’événements avec les associations du quartier ou la création d’un événement porté par les acteurs économiques. A noter que Netto et le coiffeur de la Place Neuve s’engagent à rembourser une partie du coût du parking : l’équivalent de 10 minutes de stationnement par tranche de 10€ d’achat.
Olivier Collet