Il y a du nouveau à proximité de l’école Molière et de la Place de la Liberté. Ou plutôt du neuf avec du vieux. Au numéro 153, l’ancienne poste de l’Avenue de Grammont a eu droit à une rénovation intégrale.
Inauguré en 1957 après 5 ans de travaux, ce bâtiment accueillait à l’origine les bains publics du quartier ou encore un centre de soins pour jeunes enfants. Puis on l’a connu comme bureau de poste. Désormais, ce sera exclusivement un leu d’habitation avec 27 appartements : 21 pour des étudiants, et 6 pour des adultes autistes à qui l’on propose des logements à loyer modéré en attendant qu’ils prennent totalement leur indépendance.
Pour atteindre ce résultat, il a fallu 2 ans de travaux et 5 millions d’euros de budget, notamment pour créer des passerelles, une cage d’ascenseur et 200m² de surface en plus au niveau du toit. L’enveloppe financière est plus importante que si on avait rasé l’immeuble pour en construire un autre mais le procédé est assumé : l’objectif était de promouvoir la réhabilitation pour faire « un projet exemplaire ».
Parmi les aménagements effectués : le nécessaire pour avoir une faible consommation énergétique. Et surtout une démarche originale pour meubler les logements étudiants. Le bailleur Ligeris – qui dirige l’opération – a fait appel à l’agence tourangelle RCP (connue pour avoir dessiné l’intérieur du tram) qui travaille depuis un moment sur le concept de surcyclage, soit le recours à des meubles de récup’ transformés.
Ainsi, les appartements sont garnis de lits, tables, buffets ou armoires récupérés aux encombrants ou donnés par des particuliers. Remis à neuf et customisés, ils donnent un aspect maison de campagne ou en tout cas bien vintage aux différents studios. Même la vaisselle a été récupérée ! Quant aux couettes, elles ont été réalisées par l’association Active à partir de tissus de récupération.
« C’est un esprit d’époque adapté aux usages actuels » nous explique-t-on pour résumer la philosophie du projet, amené à se dupliquer ailleurs via la création d’une société spéciale. Les logements en question font jusqu’à 30m², et seront proposés avec un loyer compris entre 400 et 500€ par mois (la publication des annonces est imminente). Des appartements en colocation sont également disponibles.
Concernant les 6 logements pour jeunes autistes, ils ont été réalisés en partenariat avec l’association tourangelle ALVA et sont déjà habités. Leurs occupants sont des jeunes de 20 à 30 ans qui disposent également d’espaces communs dans la résidence et qui, pour le coup, ont choisi leurs meubles afin d’être dans l’environnement le plus confortable possible.
« L’idée c’est qu’ils puissent vivre chez eux plutôt que d’être hébergés » souligne la structure. Tout a été pensé pour s’adapter à leurs besoins, notamment pour réduire le bruit ambiant. Et après aides, les occupants bénéficient d’un loyer ultra modéré, ne dépassant pas 150€ par mois. « Même s’il n’y a pas de durée limite d’accueil, c’est une passerelle vers l’autonomie, un logement temporaire » indique bien ALVA. L’objectif étant aussi que ces jeunes trouvent un emploi en milieu ordinaire.
Olivier Collet