Tours Métropole s’enfonce encore dans la crise

A l’issue d’un conseil métropolitain de rentrée annoncé comme tendu et qui le fut, la majorité de la ville de Tours n’est plus représentée au sein de l’exécutif intercommunal. Une situation unique en France qui fait suite à plusieurs mois de crise institutionnelle au sein d’une métropole qui se retrouve plus fragilisée que jamais.

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Pourtant au long de ce conseil métropolitain, l’espoir d’un compromis entre le maire de Tours Emmanuel Denis et les élus de sa sensibilité d’un côté et Frédéric Augis, le président de Tours Métropole et sa majorité de droite de l’autre, fut bien réel. Pendant deux heures, les discussions ont bien eu lieu lors d’interminables suspensions de séance qui avaient pour but de faire renouer le dialogue les uns avec les autres. Trop tard certainement après un été où chacun a campé sur ses positions, renforçant la défiance envers l’autre camp…

Finalement sous les coups de 22h, c’est après un énième rebondissement lié à la candidature du maire de Ballan-Miré, Thierry Chailloux (gauche, soutenu par Emmanuel Denis) comme vice-président que l’accord n’a pas pu se faire. La droite ne voulait pas du maire de Ballan-Miré, le coup de trop pour le maire de Tours et ses soutiens qui dès lors refusaient de présenter des candidats. Conséquence : la majorité de la ville de Tours sera désormais absente de l’exécutif métropolitain, un fait unique en France qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur les projets futurs. Un camouflet pour tous au final et une image désastreuse renvoyée aux habitants. Pourtant en début de séance, tous, disaient regretter la situation et appelaient à la raison.  Verbatim de ce conseil qui fera date :  

Philippe Clémot (maire de Mettray – divers droite) : « Je pense qu’il ne faut pas perdre de temps, il y a des dossiers importants et on se doit d’avancer. Mettons-nous Tous ensemble au travail pour la Métropole. »

Thierry Chailloux (maire de Ballan-Miré – divers gauche) : «J’ai comme tous les maires à cœur de défendre ma commune. Mais j’ai une conviction : celle que la somme des intérêts particuliers ne font pas un projet commun. On ne réussira pas la métropole en jouant contre Tours, la ville centre. On ne réussira pas la métropole en ne respectant pas le choix des électeurs de 2020. »

Thibault Coulon (élu d’opposition à Tours et vice-président à l’économie – divers droite) :

« Je ne suis pas un opposant de la ville de Tours mais je suis l’avocat de la ville de Tours au sein de l’exécutif métropolitain. »

Didier Vallée (1er adjoint à Chambray-lès-Tours – EELV) :

« Je suis très attristé de ce que nous vivons. Je me souviens de la mandature de Philippe Briand où même si nous n’avions pas les mêmes affinités, on a su travailler ensemble car les opinions des uns et des autres étaient écoutées. Là je crains que ce ne soit pas le cas. Les habitants ne comprennent pas ce qu’il se passe et c’est catastrophique aussi pour l’image politique. »

Laurent Raymond (maire de Saint-Avertin – divers droite) :

« Vous aviez la capacité à influer (à destination d’Emmanuel Denis) mais vous avez quitté la salle en juillet. Aujourd’hui c’est trop tard et c’est un regret que je partage mais évidemment que nos projets se feront avec la ville de Tours. »

Cédric de Oliveira (maire de Fondettes – divers droite) :

« Il est temps de passer à l’action, le temps de la campagne est finie. La Métropole est au service des communes, il faut le rappeler. Le drame de cette métropole c’est la politisation des esprits. »

Jean-Patrick Gille (élu de la majorité de Tours – parti socialiste) :

« Ce que vous essayez de défendre, l’idée d’une métropole des maires ne tient pas à partir du moment où il manque des maires qui représentent quasiment 50% de la population même s’ils ne sont que trois. On se retrouve dans une situation avec une forme de déni démocratique. Et vous mettez en place une structure qui ne peut pas fonctionner car la ville centre n’est pas aux commandes et est en plus minorée. Vous faites un choix délétère pour la Métropole. »

Emmanuel Denis (maire de Tours – EELV) :

« Nous avons donné tous les gages nécessaires, la fin de la cogestion c’est vous, il faudra l’assumer. » (A destination de Frédéric Augis)

Christophe Bouchet (élu d’opposition à Tours – Parti Radical) :

« J’ai beaucoup de tristesse et d’amertume. Au nom de quoi la ville de Tours serait-elle punie ? Surtout que s’il y a une commune qui souffre de la métropole et des compétences transférées bâclées c’est elle. On est dans une véritable stérilisation du territoire. »

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