Des légumes en pagaille dans les rues de Tours (et tout le monde peut se servir)

L’idée originale du collectif Les Jardinières Masquées.

Pendant le confinement on a pas mal parlé des Couturières Masquées, un collectif qui s’est organisé pour coudre des masques à la chaîne (il avait notamment un atelier dans la salle des fêtes de la ville de La Riche). L’initiative a fait des petits avec la naissance des Jardinières Masquées de Tours. « Une partie de nos bénévoles avaient de la peine à se nourrir et on s’est dit que planter des comestibles pouvait apporter une solution » explique Baptiste Dubanchet, engagé dans les deux groupes.

Tout a commencé Place de Strasbourg à Tours, avant de gagner le quartier de Beaujardin et bientôt les Fontaines ce vendredi 29 mai. « On plante partout où c’est possible, dans des endroits un peu abandonnés pour que ce soit plus beau après qu’avant. On enlève les mauvaises herbes, on retourne la terre et on plante des tomates, des courgettes, des choix, des melons, des patates, des poivrons, du maïs, des courges, des radis… Tout ce qui se mange ! »

Les Jardinières Masquées regroupent déjà plus de 60 personnes, et agissent de façon spontanée :

« On n’a pas vraiment demandé l’autorisation mais on a prévenu la ville de Tours de ce qu’on faisait. On reste en lien avec la mairie et on va rencontrer les responsables des espaces verts pour essayer de collaborer. »

Reconnue pour ses massifs de fleurs, la commune pourrait se voir parsemée de légumes et de fruits d’ici quelques semaines. Une perspective qui était dans les cartons après le succès de l’opération A Fleur de Trottoir (des tranchées creusées au pied des maisons pour planter des fleurs) mais dont on n’a jamais vraiment eu de nouvelles… Les Jardinières Masquées prennent donc les choses en main : « Ça crée une dynamique entre voisins et ça peut aider des personnes qui n’ont pas beaucoup de moyens. Ce n’est pas avec quelques plants qu’on va nourrir la ville mais si ça se répand et que la ville nous aide en plantant également des comestibles on pourrait tendre vers plus de nourriture locale » espère Baptiste Dubanchet.

Le 1er chantier c’est donc celui de la Place Strasbourg, ouvert pendant le confinement. Les gens du quartier s’y relaient pour arroser et entretenir le potager urbain :

« Ce n’est pas forcément la personne qui plante qui mange ce qui pousse. N’importe qui peut se servir. On envisage déjà de faire des rassemblements autour d’un barbecue pour déguster ce qui a poussé. C’est aussi un projet antigaspi pour sensibiliser les gens sur la production de la nourriture. Je voyais un enfant qui se disait ‘ouah ! C’est fou tout ce que la plante doit boire avant de faire des tomates.’ Quand on vit en ville, beaucoup d’enfants n’ont pas conscience du temps que la nourriture prend pour pousser. Une fois qu’on le sait, on a beaucoup moins envie de la mettre à la poubelle. »

Les plants ou les graines mis en terre proviennent de dons d’un maraîcher de Saint-Pierre-des-Corps, d’une habitante de La Riche ou d’autres particuliers qui jardinaient déjà sur leur balcon. Les outils sont partagés, quelqu’un a amené de la paille pour protéger le sol. On imagine aussi des ateliers de construction de bacs ou de palettes pour rendre l’ensemble esthétique. Dans tous les cas en respectant au mieux les gestes barrières, avec le port du masque encouragé.

Plus d’infos sur la page Facebook des Jardinières Masquées de Tours.

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