Un projet de supermarché coopératif à Tours : mais de quoi s’agit-il ?

Un magasin vraiment pas comme les autres.

Nom de code : Le Troglo, en écho aux maisons troglodytes que l’on trouve un peu partout dans le département d’Indre-et-Loire. Inspirations : des concepts similaires qui ont déjà pignon sur rue à Paris (La Louve) et New-York, puis bientôt à Orléans. Dans cet article on va vous parler du projet de création du premier supermarché coopératif, participatif et à but non lucratif d’Indre-et-Loire, le genre de magasin qui pourrait détonner dans la vie locale.

L’idée est encore en gestation, si tout va bien les portes ouvriront d’ici 2 à 3 ans. Mais quelques dizaines de bénévoles sont déjà rassemblés en association pour poser les fondations de l’aventure. Nous en avons rencontré deux : Neigeline et Frank.

Ouverture d’ici 2 à 3 ans

Ils nous donnent la définition d’un supermarché coopératif : toutes les personnes qui y font leurs courses sont actionnaires. Donc elles participent aux assemblées générales, au choix des produits à mettre en rayon… 1 individu = 1 voix. De plus, tous les mois, elles donnent 3h de leur temps pour travailler sur place (à la caisse, pour le ménage, la gestion du stock…). Et seules ces personnes-ci ont le droit d’accéder à l’établissement, « ce qui limite les pertes car on achète en fonction des besoins. Si on est 500, on ne va pas rentrer de la marchandise pour 2 000. » Néanmoins ça demande de l’organisation quand on a déjà un boulot prenant, une vie de famille à gérer, les imprévus du quotidien, d’autres engagements associatifs, qu’on fait du sport… Il faudra peut-être choisir entre le samedi-séries ou le temps donné au magasin. Question de priorités.

« Il y a énormément de projets dans toute la France, c’est un moyen de reprendre la main sur son alimentation, de ne pas se faire imposer des produits et des prix par les grandes enseignes » nous disent Frank et Neigeline, ravis aussi de pouvoir rencontrer de nouvelles personnes de tous horizons.

L’objectif du Troglo c’est de pouvoir proposer quasiment autant de produits que dans un supermarché « classique ». En tout cas tout le nécessaire du quotidien : du pain à la viande en passant par le papier toilette, les ampoules et la litière pour chat.

L’idée n’est pas forcément de commander exclusivement des produits bio, la qualité des denrées vendues au Troglo sera clairement un élément phare du dispositif : « il y aura du savon noir pour faire sa propre lessive, mais aussi de la lessive toute prête. Juste on sortira sans doute des grandes marques pour aller vers quelque chose de plus écoresponsable. » Donc, autre exemple : oubliez le Nutella, et dites bonjour à la pâte à tartiner sans huile de palme.

Un supermarché également lieu de vie

Si tous les membres du Troglo viendront chaque mois travailler quelques heures, 3 à 4 salariés seront embauchés pour ternir la boutique à plein temps (caisse, comptabilité, gestion des plannings). « Les marges seront limitées à 20% sur tous les articles pour payer les charges (personnel, loyer, électricité…). Par ailleurs tout le monde connait les coûts, c’est très transparent » louent Frank et Neigeline. Ainsi, « même si l’on achète certains produits plus chers qu’en grande surface, nous aurons moins de charges donc ils ne seront pas revendus plus chers aux clients » assurent les deux bénévoles.

Le procédé repose sur la fidélisation de ses membres, d’où l’idée par exemple de trouver un local facilement accessible en transports, et au cœur d’une zone importante de population. Car même séduits par le concept, pas sûr que certains clients fassent 1h de voyage aller-retour pour leurs courses.

« Ce qu’on veut aussi c’est ouvrir plus qu’un magasin où l’on consomme. On espère créer un lieu de vie » indiquent Neigeline et Franck qui imaginent des ateliers pour confectionner ses produits ménagers ou l’organisation de sorties nature. Mais Le Troglo n’en est pas encore là. Pour l’instant, la priorité est de recruter du monde prêt à adhérer au concept : « il nous faudrait 500 à 800 personnes pour ouvrir une épicerie test et 1 200 à 1 500 personnes pour le supermarché. » L’association organise régulièrement des réunions avec ses équipes réparties en commissions (recherche de local, communication…). L’adhésion annuelle aux Amis du Troglo est à 15€. Les futures parts sociales du supermarché seront-elles fixées à 10€.

Olivier Collet

Plus d’infos sur www.le-troglo.fr

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