A Tours, quelles mesures pour la protection de l’environnement ?

Vélo, bio à la cantine, économies d’électricité, pesticides, voitures municipales… On a lu le rapport de développement durable de la ville. On y trouve des réponses mais plusieurs questions restent en suspens…

Lors du dernier conseil municipal du 6 février, la ville de Tours (via l’adjoint au maire Yves Massot) a présenté son rapport annuel sur les actions entreprises en matière de développement durable. Mais mieux que le discours un peu confus, on s’est plongé dans les 38 pages de ce document qui aborde des sujets très variés : du parc automobile de la ville à la lutte contre le tapage nocturne en passant par l’isolation des bâtiments publics ou le handicap. Aujourd’hui, on va se concentrer sur les actions de la ville en faveur de l’environnement.

La première information détaillée est assez technique : depuis le mois de juin dernier, Tours et Tour(s)Plus ont été certifiées selon la norme ISO500001, une démarche « assez inédite en France et en Europe » assure le rapport (St Raphaël suit aussi ce processus dans le Var). En clair cela signifie que la mairie et l’agglo s’engagent à mettre en œuvre « un système de management de l’énergie pour réduire et maîtriser leurs consommations. » Objectif : -40% d’ici 2030.

10 bâtiments à rénover pour qu’ils soient moins énergivores

Il faut dire que les activités municipales sont particulièrement gourmandes : avec ses 20 000 lampadaires, Tours dépense par exemple 1,3 million d’euros pour éclairer les rues. La ville remplace donc progressivement les vieilles ampoules par des leds. On en comptait 500 fin 2016, dont 400 installées sur les 12 derniers mois. Pour respecter cette norme, l’ambition est aussi de réduire la consommation de carburant des 60 camions qui ramassent les ordures ménagères : 550 000l de gazole à l’année soit 600 000€. Des actions sont également envisagées pour la station d’épuration de la Grange David (800 000€ de facture énergétique annuelle).

Pour faire d’autres économies, un plan de rénovation de 10 bâtiments (sur 600 mais représentant à eux seuls 37% de la consommation électrique de Tours) va être enclenché. Ils brûlent 15GW/h à l’année soit 1,2 million d’euros dépensés (chiffres de 2014). On a demandé la liste de ces équipements, on l’attend toujours… « Quand auront lieu les travaux ? » s’interroge de son côté l’élu EELV Emmanuel Denis qui estime qu’il ne faut pas traîner car la région peut apporter une subvention à hauteur de 4,3 millions d’euros. « Cela pourrait générer 300 à 500 emplois » affirme-t-il.

Une chaufferie au bois pour l’ouest tourangeau

En revanche, on trouve plus de détails sur le projet de chauffage au bois « issu de forêts durables » destiné à l’hôpital Bretonneau, 13 résidences HLM, 4 résidences privées, 3 bâtiments universitaires et 18 bâtiments de la commune ou de l’agglo. Un appel à candidature pour exploiter ce futur réseau de chaleur a été lancé en novembre 2016. Une fois mis en œuvre, 8 200 tonnes de CO2 seraient économisées par an. La Riche en bénéficiera aussi. Reste à savoir précisément quand tout cela sera mis en œuvre (sûrement dans le cadre de l’édification du nouveau quartier des casernes).

Parmi les projets déjà lancés et amenés à se développer : l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments publics. La Halle Monconseil est équipée depuis 2011, l’Espace Jacques Villeret des Fontaines depuis 2014 (de quoi fournir 9% de toute l’électricité qui y est consommée). Des écoles ou établissements dédiés à la petite enfance sont aussi concernés : 2 en 2015, 2 autres en 2016 (halte garderie Gentiana et maternelle Jules Verne). De quoi produire au total 50mW/h sur l’année 2016 (33 en 2015) soit 10 600€ d’économies et 34 tonnes de CO2 émises en moins. On ignore cependant à quelle vitesse va se poursuivre ce plan (mais ce n’est pas faute d’avoir posé la question).

Beaucoup moins de pesticides dans les parcs et jardins

Dans le courant de cette année 2017, et on sera sûrement amené à en reparler, un nouveau système de relevé des compteurs d’eau doit être mis en place à Tours… Particularité : il se fera à distance « pour mieux surveiller les réseaux et mieux contrôler les fuites, prévenir les particuliers d’une forte consommation avec qu’elle n’ait des conséquences financières. » L’idée est aussi d’encourager les foyers à payer leurs factures plus souvent par virement ou sur Internet. Ils sont de plus en plus à le faire mais cela reste très marginal (moins de 10%)… Concernant la consommation d’eau de la ville et de ses agents, une étude va être lancée « pour mieux surveiller et gérer les usages. » Des robinetteries plus économies ont déjà été installées. De quoi accentuer une dynamique. Car depuis dix ans, la consommation (notamment pour l’arrosage) a sensiblement baissé d’après ce que l’on lit (mais le rapport ne dit pas de combien, c’est dommage).

Un point sur lequel les progrès sont très sensibles et chiffrés : l’élimination progressive des pesticides et autres produits chimiques utilisés pour l’entretien des parcs et jardins (une démarche poussée par la loi). En 2014, 194l de désherbants et débroussaillants avaient été achetés… seulement 17 litres en 2016. Concernant les insecticides, on est passé de 141kg à 100kg en deux ans, sachant que l’ensemble de la marchandise acquise est compatible avec l’agriculture biologique. Des produits restent néanmoins utilisés pour traiter les terrains de sport.

Afin d’assurer un entretien naturel de certains espaces, l’éco-pâturage est également privilégié (il faut s’occuper de 26ha de prairies !). 8 chèvres sont ainsi arrivées sur l’Île Balzac pour y brouter depuis 2015. La ville explique que le cheptel est amené à se développer, mais le document ne précise aucun objectif chiffre (et là non plus, pas plus de précisions). A noter que la mairie prend aussi l’engagement de replanter plus d’arbres qu’elle n’en abat : 590 plantations en 2015 pour 441 abattages).

On imprime moins dans les bureaux

A Tours, le développement durable ça se passe aussi dans les bureaux… 150 ordinateurs fixes ont été remplacés par des portables en 2016, un parapheur électronique a été mis en place pour la signature des documents, les imprimantes sont de plus en partagées (mais on ne sait pas combien de ramettes de papier ont effectivement été économisées…) et un logiciel permettant d’optimiser les réservations de véhicules a été créé. Il permet de dire au salarié quel est le moyen de transport le plus adapté pour ce qu’il a à faire. On apprend d’ailleurs que le tram ou le vélo seraient de plus en plus utilisés par les agents (mais on a pas de chiffres).

Cependant, concernant les voitures, la consommation de carburant a baissé d’environ 5% depuis 2014 : de 426 000l à 404 000l. De plus, la ville compte désormais 21% de véhicules propres (58 sur 273 contre 54 sur 283 en 2014). Si la progression reste assez lente, la police municipale donne l’exemple avec 2 voitures amenées à quitter la flotte cette année, l’utilisation de plus en plus fréquente des 8 VTT disponibles pour les policiers et la remise d’une trentaine de scooters au parc auto général pour les autres services. A noter qu’un seul véhicule adapté sera désormais chargé de transporter les œuvres d’art des différents musées (musées qui pourraient s’équiper eux aussi progressivement d’éclairages à leds ou de nouveaux dispositifs tout simples comme des poubelles à billets afin de les recycler ou une extinction automatique de certains locaux).

Cantines : moins de bio, plus de produits locaux

Les pages défilent et on en arrive à un tableau sur les cantines. Là, on découvre que la part de bio dans les menus a baissé (pourquoi ? La question a aussi été posée par nos soins…). De 2011 à 2014 elle a progressé tous les ans passant de 11 à 17,8% du total des aliments servis par la ville (la farine des pâtisseries, par exemple). Mais en 2015 et 2016 on est repassé sous la barre des 15% avec également une baisse de la somme consacrée à l’achat de produits certifiés AB. Cependant, la part des produits locaux (porc roi rose, melons, salades…) a progressé entre 2015 et début 2016 (passant de 31 à 38%).

Enfin, évoquons la question du vélo : la ville consacre 80 000€ par an pour des aménagements dédiés aux cyclistes. Tours compte aujourd’hui 245km de voies aménagées et 6 780 emplacements pour se garer, selon le rapport. D’après les derniers comptages effectués sur les ponts de la ville, 143 000 passages de vélos ont été enregistrés sur le Pont Wilson en septembre, 113 000 en octobre. Entre 85 000 et 100 000 sur le Pont de Fil, 5 à 6 000 sur le Pont d’Arcole. C’est conséquent, ce qui a amené l’élu écologiste Emmanuel Denis a réclamer plus d’investissements dans ce domaine lors du conseil municipal avec par exemple des voies cyclables express.

Olivier COLLET

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