« La Dispute » : claque sentimentale au théâtre

Le directeur du théâtre Olympia de Tours a adapté le texte de Marivaux avec de jeunes acteurs. Bluffant.

Pour le spectateur qui n’a pas encore été voir La Dispute mise en scène par Jacques Vincey au théâtre Olympia de Tours, on ne dira pas tout de la surprenante mise en scène. Seulement que l’organisation de la salle, la façon dont on nous propose de voir et d’écouter le texte de Marivaux est déstabilisante, presque oppressante mais vraiment intéressante. Au plus près des acteurs, on décèle mieux leurs émotions, chaque détail du langage non verbal de leurs corps saute aux yeux et aide à mieux appréhender ce qu’il se passe dans l’esprit des personnages.

La Dispute conte l’histoire de 4 jeunes ados éloignés de toute vie sociale depuis leur plus tendre enfance, conditionnés dans un monde stéréotypé. Forcés de se rencontrer un beau jour, ils découvrent les différents sentiments : amour, amitié, haine, envie, peur, colère, jalousie… L’objectif d’une telle expérience est de savoir qui de l’Homme ou de la Femme sombrera le premier dans l’infernal engrenage de l’infidélité.

Avec un décor réduit au minimum (un tapis vert et des miroirs), Jacques Vincey mise tout sur les émotions et les comédiens du Jeune Théâtre en Région Centre-Val de Loire (Quentin Bardou, Miglé Bereikaite, Clément Bertonneau, Jeanne Bonenfant, Théophile Dubus et Delphine Meilland) brillent par leur fougue et leur justesse. Quelle judicieuse idée aussi que de mélanger les genres pour mieux embrouiller l’esprit du spectateur : qui est Homme, qui est Femme ? Pourquoi aime-t-on ? Quel élément déclencheur peut faire évoluer nos sentiments ? Le physique ? Le comportement ? Le hasard ?

Du coup de foudre à la rupture, de la jalousie à la vanité, de la tendresse à la violence… La Dispute explore le large éventail des relations humaines en dépeignant leur beauté et leur cruauté. Elle dévoile au grand jour les paradoxes de nos sentiments, nous mène à nous interroger sur notre faculté à juger dès le premier regard, à nous précipiter pour aimer ou détester. C’est percutant comme une claque, précis comme une flèche, intense comme une étreinte. Un théâtre d’antan mais tellement intégré dans le monde actuel (Marivaux sur fond de selfie, génial !), un texte et des images qui touchent au cœur.

Olivier COLLET

La Dispute jusqu’au 12 février au Théâtre Olympia de Tours puis à nouveau du 24 mai au 3 juin. Représentations le 4 mars à Montlouis mais aussi les 20 et 21 avril à Château-Renault.

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