7 mois après, le premier bilan d’Uber à Tours

Alors, succès ou pas ?

Dans des villes comme Paris, l’expression « prendre un Uber » est sans doute prononcée aussi souvent que « prendre un taxi ». Et à Tours ? Depuis le mois d’avril, le mastodonte américain Uber a officiellement lancé son service de VTC sur les bords de Loire, avant de rejoindre Orléans peu de temps après. Au point de faire vaciller les taxis et de révolutionner le marché du transport ? Non.

« On voit des résultats assez positifs, on savait que Tours avait un fort potentiel » nous affirme sans grande surprise Roch de Longeaux, le directeur des opérations de la marque désormais présente dans 24 villes du pays. En 7 mois, il note que 47 000 personnes différentes ont ouvert l’application Uber sur leur téléphone depuis la Touraine. Mais combien ont réellement commandé une course ? Là, c’est secret défense. Tout juste saura-t-on que le ou la plus grande fan d’Uber à Tours a commandé un total de 165 voitures, soit une vingtaine de trajets par mois.

Ce qui est génial avec des services comme Uber, c’est que ce sont des aspirateurs à données personnelles. On a donc plein de chiffres :

  • La course moyenne dure 12 minutes et coûte 14€
  • Les lieux de rendez-vous et de destination les plus prisés sont les gares, le CHU, le Grand Hall ou… Ikea
  • Le pourboire moyen donné aux chauffeurs est de 1€14
  • La course la plus longue était un trajet de 2h50

Ce qui est intéressant, c’est d’analyser les chiffres. 25% des personnes qui ouvrent leur appli à Tours vivent ici, soit environ 10 000 connexions. C’est peu mais tout de même une cinquantaine par jour. Par ailleurs, 25% des clients sont étrangers. Pour l’instant, le service de VTC sert donc plus souvent à des gens de passage qu’à ceux d’ici. Néanmoins, « plus du tiers des courses sont effectuées la nuit entre 21h et 5h » explique le directeur des opérations qui y voit une alternative au manque de transports en commun et à l’utilisation de la voiture individuelle.

Encore faut-il trouver une voiture de disponible… S’il est parfois délicat d’avoir un taxi rapidement dans l’agglomération, voir son Uber arriver illico nécessite de la chance. On a fait le test en prévision de la publication de cet article et souvent, aucun chauffeur disponible. Parfois 1, 2 ou 3, jamais plus.

« Nous avons 15 chauffeurs actifs toutes les semaines » précise Roch de Longeaux qui reconnait que le service n’est pas encore « suffisamment fiable. » « On essaie d’augmenter le nombre de chauffeurs par exemple via des partenariats avec les écoles de formation – sachant que le cursus dure 9 mois. » En fait, les chauffeurs Uber de Tours sont souvent des VTC qui ont déjà leur propre clientèle et comblent les trous de leur planning grâce à Uber. Ou alors des personnes qui ont une autre activité professionnelle à côté.

Bref, Uber affirme être en capacité de monter en puissance à Tours à moyen ou long terme mais pour l’instant la marque semble prendre peu de parts de marché. D’ailleurs, on rappelle que ses tarifs restent proches des taxis tourangeaux (6-8€ de la guinguette à la gare, 31-41€ pour aller au Château de Villandry). Juste, on nous a signalé que certains chauffeurs auraient tendance à rester en embuscade près de lieux stratégiques comme les gares alors que la réglementation l’interdit, justement pour ne pas faire une concurrence déloyale aux taxis. A surveiller…

Olivier Collet

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