Un escrimeur canadien prépare les JO à Joué-lès-Tours

Et il vise une médaille.

Le club d’escrime de Joué-lès-Tours compte une grosse centaine de licenciés et un membre un peu particulier : Shaul Gordon, 26 ans, originaire du Canada et 22e meilleur sabreur mondial. Pour la première fois de sa carrière, celui qui s’est hissé en quarts de finale des derniers championnats du monde s’est qualifié pour les Jeux Olympiques. A trois mois du grand jour à Tokyo, sa préparation passe par l’Indre-et-Loire avec un stage au gymnase du Morier : « C’est très confortable, je suis heureux d’être ici » confie-t-il après une séance avec le préparateur Cyrille Bellet.

Arrivé en France le 4 avril, Shaul Gordon a d’abord respecté une quarantaine pour éviter tout risque de diffusion du coronavirus. Il a également bénéficié d’un stage avec un maître de sa discipline à Orléans. Avant de retraverser l’Atlantique, il s’exerce en Touraine et toujours dans une bulle sanitaire. Par exemple on lui a réservé tout un étage de l’hôtel Ibis Styles de Chambray où loge également le staff jocondien, éloigné de sa famille le temps de l’opération. Pas question de briser le rêve par une infection avec le Sars-Cov2… d’autant que l’athlète vise une médaille :

« J’avais déjà tenté une qualification pour les Jeux de Rio en 2016 mais j’étais encore à l’université, c’était difficile et je n’ai pas réussi. Là, je suis très heureux. C’est un prestige supérieur aux championnats du monde et panaméricains qui ont lieu tous les ans. Avec la pandémie et le report d’un an, mes objectifs ont également changé : je ne veux pas juste participer. »

Shaul Gordon a commencé l’escrime à 7 ans, à une époque où il vivait en Italie, un pays où la discipline est assez populaire. « Quand j’ai déménagé à Vancouver à 10 ans, j’ai eu la chance d’habiter près d’un club donc j’ai pu continuer » nous dit-il dans un français presque parfait. Dès l’adolescence, le sportif sait qu’il veut viser le haut niveau. Il passe un temps aux Etats-Unis, louant les dispositifs sport-étude du pays. Et aujourd’hui, il s’entraîne depuis Montréal, en parallèle de ses études de droit.

Son histoire avec Joué-lès-Tours commence, elle, en 2017 : repéré par l’escrimeur Arthur Zatko, le sabreur s’est laissé convaincre de rejoindre l’équipe qui a le droit d’intégrer un étranger dans ses formations lors des championnats de France, tant que 3 autres Français l’accompagnent. Joué évoluant à un haut niveau – le top 6 national – Shaul Gordon a pu emmagasiner de l’expérience à raison de deux séjours tourangeaux par an : « C’est une excellente opportunité d’avoir de nouveaux partenaires d’entraînement. »

L’envie de disputer aussi les JO 2024 à Paris

Avec le temps, l’athlète a développé un certain affect avec Joué-lès-Tours, qui le lui rend bien. Les enfants l’adorent, d’autant qu’il prend le temps avec eux. Ce stage de printemps était donc une opportunité parfaite d’autant que les opportunités se font plus rares avec la crise sanitaire. Néanmoins, « c’est dur » concède Shaul à peine remis de sa dernière séance. A froid, il analyse : « Physiquement je me sens très bien. Il me reste encore à travailler des petits détails comme la préparation mentale mais le plus grand a été fait. »

« Il est en forme, sûr de lui, confiant, serein. C’est quelqu’un de très sérieux et applique » commente l’un de ses coachs, Guillaume Galves, qui a fait partie des meilleurs mondiaux il y a quelques années. « J’essaie chaque année de m’avancer un peu plus vers le haut » ajoute son élève, qui voit notamment une psychologue pour travailler respiration ou concentration. Au-delà de Tokyo, sa tête se tourne déjà vers Paris 2024. Pour lui, pas question que les olympiades ne soient qu’un coup unique.

Olivier Collet

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