Le nouveau préfet d’Indre-et-Loire dévoile sa méthode (et répond à la polémique)

Ancien officier militaire. Ancien préfet de St-Pierre-et-Miquelon et ex-préfet de l’Yonne. Ancien directeur de cabinet à la préfecture de police de Paris ainsi qu’au ministère de la Mémoire et des Anciens Combattants. Voilà l’essentiel du parcours de Patrice Latron. Sans affectation depuis le dernier remaniement gouvernemental au mois de mai 2022, l’homme a officiellement pris ses fonctions de préfet d’Indre-et-Loire ce lundi 2 janvier. Une arrivée dans un contexte tendu puisqu’il remplace une préfète remerciée à cause d’une mauvaise entente avec les élus locaux. Un départ qui a déclenché une polémique d’envergure nationale (pétition, tribune dans Le Monde, soutiens appuyés d’élus locaux…).

« La situation politique ici est compliquée, j’enfonce une porte ouverte » reconnait d’emblée Patrice Latron, expliquant avoir accepté le poste avant d’apprendre les conditions du départ de sa prédécesseuse Marie Lajus (restée en place pendant deux ans et demi). D’ailleurs, il l’a eue au téléphone. « Elle a été très aidante » commente-t-il, refusant d’aller plus loin. Mais on sait qu’il a parlé avec elle du sujet soupçonné d’être à l’origine de cette valse préfectorale : le projet de construction d’un incubateur de startups sur la commune de Reugny, dans le parc d’un château-hôtel de luxe. Un chantier à 15 millions d’€ qui pourrait ne pas être en adéquation avec la dernière loi environnementale de 2020.

« Je n’ai aucun à priori » assure le nouveau préfet tourangeau qui a prévu un entretien avec le maire de la commune concernée. En attendant, il évacue le sujet : « Ce que je comprends, c’est que l’on n’est pas dans un moment où l’Etat doit trancher. Il faut attendre le résultat des études, il y aura une enquête publique… C’est un processus très complexe. » Mais il l’assure, il suivra ce que disent les textes :

« Un représentant de l’Etat est là pour accompagner les projets des élus mais pas à n’importe quel prix. Parfois on dit oui, parfois non. Le chemin est parfois étroit, souvent compliqué. C’est notre boulot de trouver une voie pour concilier ces impératifs. »

Pour se forger une opinion, Patrice Latron a déjà échangé avec plusieurs élus locaux. Il a également profité de ses premiers jours en terres tourangelles pour rencontrer les forces de sécurité, les services de l’Etat et les pompiers qui répondent aux appels d’urgence à Chambray-lès-Tours. Ce mardi, il visitera les urgences en tension du CHU Trousseau avant de programmer une maraude avec une association caritative. « Je pense que le rôle d’un préfet est d’aller au-devant des gens sur le terrain et de travailler avec les bonnes volontés » commente-t-il, espérant avoir « la réputation de quelqu’un de rigueur ».

Ses autres grands dossiers en vue : le projet de développement de la ville de St-Pierre-des-Corps autour des terrains ferroviaires, le chantier de développement d’un RER tourangeau et les difficultés des services hospitaliers. Il devra aussi se pencher sur les éoliennes, toujours inexistantes en Indre-et-Loire (un cas unique dans la région) : « Il est souhaitable d’avancer mais c’est un sujet qui suscite de telles passions que quelle que soit la décision de l’Etat il y aura un recours » résume Patrice Latron qui évoque enfin la sécurité : « Ce n’est pas parce que j’arrive avec une étiquette qu’on me colle que je sais tout. Je dois apprendre aux côtés des responsables locaux. »

Il faudra donc attendre quelques semaines et ses premiers actes pour découvrir réellement son style, observer ses relations avec les élus et surtout voir s’il s’inscrit dans les pas de Marie Lajus ou s’il empreinte d’autres chemins.

Olivier Collet

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