Grève à Tours : ce que la ville propose pour la fin du conflit

Depuis plusieurs semaines, les syndicats de la ville de Tours appellent régulièrement les 2 250 agents de la commune à se mobiliser pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail. Ce mardi, c’est une grève potentiellement reconductible qui est annoncée, avec notamment des conséquences dans les crèches et les écoles.

A l’origine, le mouvement est lié à une décision de la municipalité : supprimer les jours de congés acquis au fil de l’ancienneté (1 à 5 entre 5 et 25 ans de service) ce qui lui permet de respecter une loi de 2019 obligeant les fonctionnaires à travailler 1 607h par an. Mais après l’augmentation générale de 120€ octroyée aux agents de Tours Métropole mi-mai lors de la grève des éboueurs, le mouvement a viré sur des revendications salariales.

« Je comprends cette nouvelle journée d’action mais ce n’est pas pour autant qu’on va trouver des solutions dans la nuit » réagit la première adjointe Alice Wanneroy. L’élue est en charge du pilotage des négociations et a donné rendez-vous aux représentants du personnel le 22 juin pour leur faire des propositions, « le temps d’affiner un scénario crédible ». En fait cela fait des mois que la municipalité travaille sur le dossier : elle avait même établi un premier projet voté en conseil municipal… et retoqué par la préfecture car illégal. L’élue reconnait une maoeuvre pour gagner du temps :

« On ne voulait pas revenir sur cet acquis des jours d’ancienneté car on considère que l’Etat est dans une logique très vindicative en demandant toujours plus de missions aux communes tout en exigeant des efforts sur les budgets. »

Aujourd’hui, elle dit donc chercher un système « pour que les agents soient le moins lésés possible », « nous avons donc ouvert une discussion sur la pénibilité car la loi autorise des réductions de temps de travail en cas de pénibilité avérée. » Ainsi, dès 2023, près d’un millier d’agents de Tours pourraient avoir 2 jours de congés par an en compensation de l’impact physique de leur métier (dans les écoles, le service matériel et fêtes ou les espaces verts, par exemple). Alice Wanneroy indique que cette proposition est une base qui peut évoluer… et la dissocie d’une discussion sur les salaires :

« On est dans cette logique, notamment pour les agents de catégorie C – les moins bien payés, ndlr – mais on a choisi de ne pas adopter la méthode de Tours Métropole d’une revalorisation homogène et immédiate. Car les métiers mal payés par rapport aux autres le resteront. Et vu l’endettement de la ville, on ne peut pas voir ce raisonnement. »

Selon la première adjointe ce dernier argument financier est essentiel et c’est aussi pour ça qu’elle veut faire durer les discussions, attendant de connaître le montant de revalorisation du point d’indice des fonctionnaires promis par le gouvernement : « Ce sera sûrement entre 2 et 3 soit 2 à 3 millions d’€ de plus pour la ville sur une année pleine », une somme à laquelle il faut ajouter 620 000€ d’augmentations individuelles accordées en début d’année et 750 000€ pour financer une prime de 300€ nets versée à tous les agents sur leur paye de juillet.

En clair, la ville de Tours promet d’augmenter son personnel en complément de la hausse du point d’indice mais attend d’avoir plus d’éléments. « Le budget de la Ville dédié à la masse salariale c’est 103,5 millions d’€ budgétés pour 2022 » rappelle ainsi Alice Wanneroy, son 1er poste de dépenses. Donc si elle doit l’augmenter de façon imprévue cela peut entraîner le renoncement à d’autres dépenses comme des projets d’investissements. C’est cet équilibre-là qui est en jeu.

« L’idée c’est de ne pas promettre des choses que l’on ne pourrait pas tenir après » prévient la première adjointe qui a également dû revaloriser certaines grilles salariales pour recruter dans des métiers en tension comme le bâtiment ou l’énergie, faute de candidatures suffisantes.

Olivier Collet

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